Chapitre 4

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Éric : Tu m'emmènes où là ?

Manon : Tu vas voir, tu n'as jamais vu ce genre de Paris ! Ce n'est pas aussi connu que la Tour Eiffel, mais je suis sûre que ça te plaira bien plus ! On y est d'ailleurs, entre !

     On entre donc tous les deux dans un restaurant. A l'intérieur, une bonne ambiance règne. En effet, c'est à la fois une salle d'arcade et une sorte de diner. On s'assoie à une table en forme de table de black jack. Une serveuse en roller à 4 roues arrive et prend notre commande.

Éric : Toi, tu manges ici souvent ?

Manon : Nan, je n'y ai jamais mangé à vrai dire, je savais que l'informatique et le développement de jeux vidéo t'intéressent, alors je me suis renseignée.

Éric : C'est super gentil, mais tu n'avais pas à te donner tant de mal...

Manon : Bien sûr que si Éric, tu as une passion, et je veux te faire plaisir. Ne laisse jamais personne te dire ce que tu dois faire plus tard, ou t'imposer quelque chose que tu n'aimes pas. Papa ne veut pas que tu fasses ce que tu aimes, ne l'écoute pas et vas où tu dois aller. S'il ne l'accepte pas, je paierais tes études, mais s'il te plait, ne laisse pas notre père diriger et planifier ta vie ok ?

Éric : Mais... Pourquoi tu fais ça pour moi ? Je ne suis rien... sa voix se casse.

Manon : Tu rigoles j'espère ?! Je pose ma main sur son bras. Ne dis jamais ça, Éric. Tu es intelligent, incroyablement gentil, à l'écoute, et même si tu ne le pense pas, tu es très beau. Ne laisse personne te rabaisser et crois en toi surtout !

Éric : Merci...

Nos commandes arrivent et cela le sauve un peu car ses larmes commençaient à inonder ses beaux yeux et menaçaient de surgir. La serveuse pose le dernier plat sur la table et nous souhaite un bon appétit. C'est une jolie petite blonde avec une queue de cheval. Pas du tout le cliché de ce genre de restaurant ! Bref je tourne mon regard vers mon frère et remarque que lui aussi était en train de regarder la jeune fille, en insistant particulièrement sur ses fesses.

Manon : Arrêtes de baver, t'as pas commandé la serveuse...

Éric : Pff... il rougit.

     A la fin du repas, au moment de payer l'addition je chuchote à Éric

Manon : Tu veux que je lui demande son numéro ?

Éric : Arrêtes ça !

     Je paye et nous sortons du restaurant. Je me dirige donc vers un grand centre commercial de Paris pour aller honorer la promesse de mon frère et aller faire du shopping ! Je crois bien que c'est l'un des seuls trucs de fille que j'adore... On arrive dans une première boutique et je lance à mon frère.

Manon : Fais ton choix !

Éric : Mais j'aime pas faire le shopping...

Manon : Pourquoi ?

Éric : Parce que je ne sais pas ce qui me va... m'avoue-t-il tout timide.

Manon : Éric, tu as quelqu'un qui te plait en ce moment ?

Éric : Quel est le rapport ? répond il sur la défensive. 

Manon : Éric ? insistais-je.

Éric : Non...

Manon : Éric...

Éric : Bon ok, mais elle ne sait même pas que j'existe... se précipite-t-il.

Manon : Loin de moi l'idée de vouloir te blesser, mais tu t'habilles tout le temps en noir, ou sombre. Tu ne te mets pas en valeur, si tu veux lui plaire, il faut savoir ce qu'il te plait, et ce qui te va.

Éric : Je te laisse me faire essayer des tenus, si ça me plait je pas, on ne prend pas, ok ?

     Pendant deux heures, je me suis crue dans Pretty Woman ! Des essayages en pagaille et des styles plus différents les uns des autres. On est passé du plus original, au plus classique et il s'avère qu'on a finalement trouvé quelque chose qui convient à la fois à mon frère et moi. Je lui ai donc acheté trois pulls avec un petit col roulé, un blanc, un noir et un gris, sobre mais efficace. S'en est suivit l'achat d'un jean bleu clair classique, un pantalon en toile moutarde et un gris clair. On a de plus fait l'acquisition de baskets blanches avec des couleurs bleu et rouge, qu'il a tenu à se payer cette fois. Je l'ai ensuite emmené chez le coiffeur, ses cheveux en rideaux ne lui plaisaient pas, mais il « ne sais pas comment les mettre autrement ». La coiffeuse a été très gentille avec lui, lui a rafraîchit sa coupe, puis montrée comment il pouvait les coiffer. Il a opté pour un effet curly, puisque dans la famille nous avons naturellement les cheveux bouclés (même si peu de nous l'assumons...).

Éric : Je ressemble beaucoup trop à Antoine comme ça, ça me fait bizarre.

Manon : Tu as l'air beaucoup moins arrogant en tout cas !

     Nous rigolons tous les deux, mon frère Antoine a presque la même coupe de cheveux en effet, mais il est plus du genre survêtements de marque, que jeans et pulls. Nous sortons du salon de coiffure et décidons de rentrer à l'appartement. Il commence à faire froid et je crois que ça commence à faire long cette session shopping. Une fois arrivés, je nous prépare un chocolat et y ajoute des guimauves. C'était nos goûtés préférés quand nous étions petits, enfin quand j'avais 15 ans et eux 5... J'arrive avec le plateau et le pose sur la petite table. Il vient s'assoir sur le canapé, regarde le petit plateau repas, rigole, et me serre dans ses bras. Je suis si surprise que je ne bouge pas d'un pouce. Il s'écarte de moi et me lance.

Éric : Tu m'as toujours compris, tu es la personne la plus à l'écoute que je n'ai jamais rencontré. Il se gratte la tête en me fixant. Tu pleures ?

Manon : N'importe quoi, je ne pleure jamais moi... je renifle bruyamment. Je suis un bonhomme !

Éric : Ouais ça je sais, tu es une femme très forte...

Manon : Bon on peut arrêter toutes ces éloges et continuer à se charrier s'il te plait ?

Éric : Oui bien sur sœurette !

Manon : Ne m'appelle pas comme ça, j'ai dix ans de plus que toi !

Éric : Ouais, mais depuis quelques temps, je fais au moins 10 cm de plus que toi !

     Nous rions. Il a grandi tellement vite ! Antoine aussi d'ailleurs... Je me demande ce qu'il va faire après ce week-end... J'ai peur qu'il se renferme comme il l'était au début de son séjour... Bon s'il fait ça, je serais obligée de le recadrer aha... Le reste de son séjour se passe très, bien, étant en week-end, je me contente de vérifier mes e-mails et de passer deux trois appels. Nous restons à la maison, en se contentant de regarder des séries, je l'aide à finir ses devoirs, et il est déjà temps que je le raccompagne à la gare. Arrivés là-bas, je regarde mon frère, il me remercie chaleureusement. Je ne sais pas ce qui me prend mais je le prends dans mes bras au moment, où je vois son train arriver au loin.

Manon : Ne devient pas comme papa, tu es très bien comme tu es. Je t'aime.

Éric : ...

     Il me rend mon étreinte et rentre dans le train avec les larmes sur les joues.

Éric : Tu es sûre que tu ne veux pas passer un peu de temps à la maison ? Au moins le nouvel an, je le fêterai avec toi...

Manon : Non, va à la même fête qu'Antoine, montre qui tu es vraiment ok ?! On est le 31 tu ne peux pas rester seul !

Éric : Promis

     Il me sourit et le train part. Je ressens comme un grand vide dans mon cœur... Je suis si fière de lui... Je rebrousse chemin et me dirige jusque chez moi. N'allant pas mieux, je décide de sortir mon téléphone et d'envoyer un message sur mon groupe d'amis.

MANON : BESOIN DE VOIR DU MONDE, ON SE BOIT UN VERRE CE SOIR ?

Piccola ForzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant