Chapitre 15

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Point de vue de Philippine :

         Ma tête. Mes yeux. Ma gorge. Tout me fait mal. Putain, j'aurais peut-être pas dû sortir hier soir... Enfin, je n'aurais pas dû accepter de boire autant surtout. Y a de l'eau à côté de moi. Je bois beaucoup d'eau, comme si j'avais traversé le désert. Je me lève difficilement. WOW, j'ai un de ces mal de tête... J'avance difficilement jusque ma salle de bain pour constater les dégâts de la veille. Je constate dans le miroir, que mon maquillage de la veille n'est pas aussi étincelant que lorsque je l'ai appliqué. 

          Ouahhh, et j'ai une veille odeur de vomi dans ma bouche. J'ai vraiment dû abuser pour vomir, ça ne m'étais jamais arrivé auparavant. Je décide donc de me laver les dents, ça me servira surement, et une bonne douche me fera du bien aussi. Une fois mon semblant de toilette finie, je me dirige en culotte et T-shirt vers ma cuisine.

Philippine : Putain !

Manon : A votre exclamation, vous ne devez pas vous souvenir que je vous ai ramené ici hier soir... dit-elle avec un regard amusé.

Philippine : Euh, et pourquoi vous êtes restée ? dis-je méfiante.

Manon : Vous n'étiez pas bien, j'ai jugé préférable de rester veiller sur vous. Comme vous allez mieux, je rentre. Bonne journée, et rétablissez-vous, demain soir vous avez du travail...

      Je la raccompagne jusqu'à la porte. Nan mais la honte, j'espère que j'ai pas vomi quand elle était là. Quelle image elle va avoir de moi ?

Manon : A demain Philippine.

        Elle m'a appelé par mon prénom ou je rêve ? Comme si elle avait entendu mes pensées, elle ajoute avec des yeux rieurs, mais sans perdre de son sérieux.

Manon : Après que vous avoir tenu les cheveux pour ne pas que vous vous vomissiez dessus, j'estime que maintenant, j'en ai assez vu pour vous appeler par votre prénom...

        Elle s'en va. Je ferme la porte. Trop la honte ! Ma patronne m'a tenu les cheveux pour vomir, mais c'est quoi ce bordel ?!

Lundi matin :

Sami : Hey Phili ! Ca va ?

Philippine : Hey Sami, ça peut aller et toi ?

Sami : Ca va nickel, dépêches toi, on est presque en retard pour le PDG qui vient faire la présentation de son entreprise aujourd'hui.

         Je suis Sami. Après mon week-end à décuver, je ne me souvenais plus du tout qu'un patron venait aujourd'hui présenter son entreprise. C'est un passage obligé et très enrichissant pour les étudiants de master en économie. Ca nous permet d'avoir des exemples de gens qui en vivent, qui ont réussis.

       Nous arrivons enfin dans la salle de conférence. Nous nous asseyons, où deux places côte à côte se trouvent. On est situé au fond, puisque presque tous les élèves de master sont déjà arrivés. 

          Une personne s'assoie à côté de moi. MON DIEU ! C'est Malek, un nouvel élève qui a été transféré en septembre dernier. Il est dans ma promo. Il est grand, musclé, toujours bien habillé, et d'une peau halée comme j'en ai rarement vu. Et avec ses cheveux noirs comme du jais... Toutes les filles ont remarqué ce beau jeune homme, et j'en fais partie ! Mais il n'a encore jamais eu d'histoire avec l'une d'entre nous, d'où le fait que nous croyons fort à son homosexualité... Quel gâchis...

      Il me sourit et me salue. Je fais de même. On a toujours eu une relation cordiale, sans jamais aller plus loin, à mon grand désespoir.

Directeur : Mesdames, Messieurs. Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir une jeune cheffe d'entreprise. Et laissez moi vous annoncer avec fierté, que cette jeune femme a été diplômée ici même ! Et oui, c'était l'une de nos étudiantes les plus brillantes, veuillez accueillir Madame Manon Lebeau !

          Euh qu'est-ce que quoi ? Sur cette annonce du directeur, je vois ma patronne, vêtue d'une tailleur blanc immaculé apparaître sur l'estrade. Ses cheveux blonds parfaitement bouclés, elle s'avance sur jusqu'au pupitre où se trouve le micro, et serre la main du directeur avec un sourire éclatant.

Malek : Ca c'est du charisme, me chuchote-t-il en applaudissant comme les autres.

Sami : Elle est trop bonne !

Philippine : Dis pas ça c'est ma boss ! m'énervais-je.

Malek : C'est vrai ? Tu as de la chance, j'aurais postulé chez elle si je n'avais pas été accepté chez mon patron ! affirme-t-il enthousiaste.

Manon : Bonjour à toutes et à tous ! Je me présente, Manon Lebeau, je suis la cheffe de l'entreprise « Piccola Forza ». J'ai créé mon entreprise il y a maintenant 3 ans, et cela fais environ 1 an et demi que je vis sans difficulté de mon entreprise. Donc on ne peut pas encore dire que j'ai réussi, mais en tous cas, je m'en sors ! quelques rires fusent dans la salle. Nous sommes spécialisés dans la vente d'objets innovants pouvant remplacer les objets polluants de notre quotidien. J'emploi différents types de personnes. En effet mon entreprise est formée de 5 couturières et couturiers, 5 personnes qui s'occupent de la com et du design de l'entreprise, que ce soit des produits, ou du site internet, ou encore de l'image de l'entreprise. Je suis également accompagnée d'une secrétaire et d'une stagiaire. On est donc encore une petite entreprise, mais elle se développe de plus en plus rapidement et j'en suis fière. Je suppose que vous devez avoir plein de questions, alors allez-y, vous avez la parole.

Garçon au premier rang : Bonjour Madame Lebeau, j'ai étudié les principales entreprises du coin, et selon votre bilan annuel, vous avez réalisé 50 000 de bénéfices. Qu'en avez-vous fait ?

Manon : Je me doutais qu'en bons étudiants en commerce, vous alliez me poser cette question. Ces bénéfices m'ont permis d'embaucher deux employés, me laissant une marge de sécurité si mes ventes sont égales ou inférieures à celles de l'année dernière. Si je peux d'ailleurs vous donner un conseil, c'est de prévoir le pire. Il faut toujours que vous ayez des réserves au cas où... Ca évite bien des drames, comme des licenciements ou encore la fermeture de l'entreprise.

        S'en est suivi une multitude de questions, auxquelles ma patronne a répondu calmement, précisément et avec brio.

Manon : Puisque nous en avons fini avec les questions, je vous souhaite de réussir dans ce que vous voulez faire ! Et surtout, un dernier conseil, faites ce que vous souhaitez, donnez vous les moyens, peu importe ce que les gens pensent. Faites ce que vous désirez et pas ce que les gens voudraient que vous fassiez. 

Piccola ForzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant