Chapitre 2

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Je suis dans la salle de bain en train de me maquiller quand la porte s'ouvre. J'entends une voix plus que familière et la tension que je ressentais envers elle s'estompe immédiatement. Je dévale les escaliers en courant et lui saute dans les bras. Je l'embrasse partout sur le visage et la laisse entrer en souriant.

« Wouah quel accueil ! je devrais partir en déplacement plus souvent ! »

Je lui lâche une petite claque derrière les deux oreilles afin qu'elle puisse comprendre que cette blague ne me fait pas rire puis la reprends dans mes bras. J'oublie instantanément la douleur et la colère que j'ai eu envers elle les dernières semaines. Elle sent si bon, elle est si belle, je ne peux m'en empêcher. L'amour ne rend pas aveugle mais amnésique visiblement. Nous nous asseyons et discutons de son voyage d'affaire. Elle me parle de l'Australie, de la beauté du paysage mais aussi de la chaleur suffocante. J'avoue ne pas du tout écouter ce qu'elle me raconte, bien trop occupée à la regarder, ses beaux yeux bruns, sa bouche pulpeuse et sa peau au teint halé par le soleil australien. Je pense qu'elle s'en rend compte rapidement car elle stoppe sa phrase, s'avance près de moi et m'embrasse passionnément. J'avais oublié à quel point elle embrassait bien. Je me perds dans ce tourbillon d'émotions qui me submerge et lui rend son baiser en collant mon corps au sien. Au bout de quelques minutes, nous nous décrochons l'une de l'autre et je pars finir de faire la cuisine. Nous discutons pendant une heure ou deux avant d'aller nous coucher épuisées par nos journées de travail respectives. Ne me jugez pas, je sais que ce n'est que la première d'une longue série mais je ne suis pas du matin c'est tout, le réveil à 6h30 c'est beaucoup trop tôt pour moi.

Je regarde l'heure, 6h... merde dans 30 minutes je dois me lever. Je sens Laura se rapprocher de moi et mettre ses bras autour de ma taille. J'adore sentir son corps chaud contre moi. Cette sensation m'avait terriblement manquée et je compte bien profiter des 30 dernières minutes qu'il me reste pour apprécier cette position que j'aime tant.

Aujourd'hui c'est la panique, la vraie rentrée est là et j'accueille mes premières classes de la journée. Celles que je devrai supporter pendant l'année à venir. Cela me stress beaucoup, j'espère que les élèves seront attentifs et calme. Mais bon, pour ce dernier il ne faut pas rêver, des élèves calmes un mardi matin de rentrée, ça n'existe pas !

Je pense au programme de l'année qui va se dérouler, au temps qu'il me faudra pour le finir et j'espère ne pas avoir de retard et boucler ce dernier sans devoir bâcler mon travail !

J'accueille donc ma première classe, des secondes, et fait l'appel. Ensuite j'explique comment va se dérouler l'année et comment j'organiserai les contrôles. Vu qu'ils sortent pour la plupart du collège, j'essaie de parler lentement et d'expliquer la différence entre le lycée et le collège. Le cours terminé, j'enchaine avec une autre classe de seconde qui se déroule approximativement de la même manière et je rejoins mes collègues pour aller manger. Nous nous installons en salle des prof et discutons de nos vacances, de nos classes respectives. Certains se plaignent déjà de leurs élèves et de leur emploi du temps. Cela m'énerve beaucoup car la semaine vient de commencer et nous revenons de 1 mois et demi de vacances. Certains ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. Certes, nous n'avons pas autant de vacances que les élèves car un cours ne se crée pas tout seul, mais en comparaison à certains métiers, nous ne pouvons pas nous plaindre !

Je regarde l'heure et remarque qu'il est déjà bientôt temps de découvrir ma dernière classe de la journée, la terminale ES.

Je m'installe en avance comme d'habitude afin de bien préparer mon speech et les documents que je dois donner aux élèves et attends qu'ils arrivent. Quand le moment est venu, je fais l'appel.

« Erwan ?

- Présent

Juliette ?

- Présente

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