Chapitre 27

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Aujourd'hui nous sommes mercredi, comme la plupart de mes élèves je n'ai pas cours l'après-midi. Ne sachant pas quoi faire de ma journée, je me décide à me balader un peu en ville. Je me dirige donc vers le quai des bateliers que j'aime beaucoup. On peut marcher de longues minutes au bord de l'ill et la vue est magnifique. Je souris en pensant à Alix et à ses photos. Je suis certaine qu'elle vient souvent ici, le paysage mêle les anciennes maisons à colombage, l'eau et les petits pontons. Il y a une série de bars installés sur des bateaux mouches. Le Pacha, notre bar favori, se trouve sur l'un d'entre eux. Dans la nuit, la vue est encore plus belle, les lumières des lampadaires se réfléchissent dans l'eau de la rivière et l'ambiance est toujours festive. Il est encore tôt pour aller boire un verre alors je continue ma route. Je ferme les yeux, respire un grand coup et laisse le vent frais caresser mon visage. Il fait assez froid mais j'ai toujours aimé la sensation du vent sur la peau. Pas la tempête bien entendu ,mais ce léger vent, doux, qui vient encercler le corps. Je continue à marcher et m'arrête devant un bâtiment, le studio de photo. Cela me rappelle des souvenirs douloureux, Laura, mais je me souviens aussi du travail d'Alix, de son professionnalisme et de la qualité de son travail. Je décide d'entrer dans la boutique. Comme la dernière fois, des clichés sont affichés un peu partout sur les murs, des catalogues sont exposés aussi pour permettre d'observer le travail. Je remarque qu'un des portfolios ne contient que le travail d'Alix. J'en déduis que son travail plaît à son patron. Je souris puis prend le portfolio et m'assied. Une personne arrive à l'accueil et me demande si j'attends quelqu'un ou un rendez-vous, mais je réponds que je ne suis là que pour regarder. Après tout, même si je ne veux pas faire de shooting, j'ai bien le droit de me faire un avis sur les photographes. J'admire donc attentivement son travail. Il y a des portraits, des photos de famille, de couple, de bébé, des mariages... Toutes sont à couper le souffle. Je continue de feuilleter les pages, subjuguée par son travail et ne remarque pas la personne qui s'assied à mes côtés.

« Tu aimes ?

- Oh, Alix, tu m'as fait peur, je ne m'attendais pas à te voir

- Dans mon propre studio ? me répond-elle en croisant les bras d'un air amusé

- Oui, enfin je te pensais occupée... Je passais dans le coin, j'ai vu le bâtiment et je suis entrée... Je me suis dit que j'allais jeter un œil à ton travail.

- Je termine dans une demi-heure, si tu as le temps de patienter, on peut se promener quelques minutes au bord de l'eau si tu veux, me propose-t-elle.

- Avec plaisir, lui répondis-je. »

La demi-heure passe assez rapidement. Je la vois arriver, ranger ses affaires, prendre son appareil photo qu'elle a soigneusement rangé dans sa housse et mettre son blouson. Nous sortons puis nous dirigeons vers le bord de l'eau. Nous nous asseyons sur un banc et discutons un peu puis elle s'arrête et sort son appareil photo.

« Qu'est-ce que tu fais ?

- Rien t'occupes, marche comme si je n'étais pas là »

Je ne comprends pas trop, mais je continue ma route. J'entends le clic de l'appareil et me retourne.

« Tu viens sérieusement de me prendre en photo ?

- Oui tout à fait, le paysage s'y prêtait... Je commence à te prendre de dos parce que je sais très bien que de face tu vas partir en courant »

J'éclate de rire et fais demi-tour dans sa direction. Sans m'y attendre je vois qu'elle déclenche à nouveau son appareil.

« Eh ! Tu viens de dire que tu n'allais pas me prendre en photo !

- Oui mais j'ai changé d'avis, tu es bien trop belle quand tu ris. Et puis, capturer un instant de bonheur ça donne toujours quelque chose de magique »

Relation InterditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant