Chapitre 13

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« Tu fais quoi là ? Je t'ai dit de dégager de chez moi !

- Cam, c'est chez moi aussi.

- Non plus maintenant ! C'est fini. Nous ne sommes pas mariées, mais tu viens de rompre ton engagement, c'est fini je ne veux plus jamais revoir ta gueule dans cette maison. Plus jamais.

- S'il te plait mon amour, pardonne-moi, me supplie-t-elle à genou devant moi.

- Te pardonner ? Laura, si c'était une personne encore, avec du temps j'aurai peut-être pu l'envisager, mais là tu me fais passer pour une conne devant toutes ces personnes, tu piétines littéralement notre amour et tu veux que je te pardonne ? Je n'ai jamais signé pour que nous devenions un couple de libertines.

- C'était une erreur Cam s'il te plait...

- Une erreur. Tu rigoles ? Quinze erreurs plutôt. A ce compte là ce ne sont plus des erreurs Laura. Tu ne t'arrêteras jamais. Tu continueras à me faire souffrir encore et encore, à te foutre de ma gueule ouvertement en plus. Quand je pense à toutes ces crises de jalousies stupides, à tous ces mensonges... »

N'y pouvant plus, je prends moi-même sa valise, la jette dehors puis la pousse à l'extérieur et ferme la porte. Je m'assois de l'autre côté et m'effondre. J'entends les appels de Laura à l'extérieur, ses pleurs, ses cris. Mais je ne lui ouvrirais pas... Pas après ce que je viens de voir. Je commence à paniquer, à ne plus pouvoir respirer. J'appelle Julie. Elle ne comprend rien à ce que je dis, elle me répond qu'elle arrive dans cinq minutes. Au bout de ces quelques minutes qui me paraissent durer des heures, j'entends une voix dehors.

« Qu'est ce qui s'est passé ici ? Qu'est-ce que tu lui as fait Laura ? Putain si elle se flingue je te jure que je te tue. Cam Ouvre-moi ! »

Elle ne me demande rien, ne me parle pas. Je ne peux rien lui répondre de toute façon puisque je le lutte pour respirer. Elle s'assoit à côté de moi et me prends dans ses bras. Elle essaie de me calmer, de me faire respirer, m'explique que je fais une crise de panique et qu'il faut vraiment que je respire sinon je vais faire une hypoxie ou un truc du genre. Elle me caresse les cheveux, me chuchote que ça va aller, que je suis une femme forte, que je vais me relever de tout ça. Je remarque qu'elle est habillée bien trop classe pour quelqu'un qui était chez elle. Elle me regarde et comprend mon interrogation.

« J'avais un rendez-vous, mais ce n'est pas important. Le plus important c'est toi ok ? Tu es ma meilleure amie et je ne te laisserais pas tomber. »

Comme un léger bruit de fond désagréable, j'entends la voix de Laura me demandant d'entrer encore une fois. Julie me regarde et me tend la main pour me relever. Elle court dans ma chambre, prend une valise, dépose quelques habits dedans et me prend la main.

« Viens, on va chez moi, loin de cette maison et de cette garce. »

Je ne dis rien et la suis. Je ne pleurs plus, je n'ai plus aucunes larmes qui puissent s'écouler de toute façon. Je suis épuisée. Elle m'aide à m'allonger sur son lit, s'étend à côté de moi, me prend dans ses bras, puis plus rien. Je m'endors, la fatigue accumulée par cette soirée complètement invraisemblable finit par prendre le dessus.

Il est 10h quand une voix douce me réveille.

« J'ai dit au lycée que tu étais malade et que tu n'étais absolument pas en capacité d'assurer une journée de cours aujourd'hui. Je te fais un certificat médical.

- Tu as le droit de faire ça ?

- Oui quand on est interne on reste médecin, il faut juste que nous trouvions une excuse valable. »

Relation InterditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant