Chapitre 24

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J'ai pensé à Alix tout le weekend, à son odeur, à ses lèvres contre les miennes, à la sensation exquise de sa langue jouant avec la mienne... Tant de choses qui occupent mon esprit. La sonnerie de mon téléphone me sort de mes douces pensées. Je regarde l'heure, 6h45, c'est le moment de me lever. Je prends mon courage à deux mains, me dirige en titubant vers la cuisine, prépare un café et me dirige vers la salle de bain. J'essaie tant bien que mal de me réveiller en passant de l'eau fraiche sur mon visage. Puis, je m'assoie dans la cuisine pour boire mon café. Je réfléchis à la journée qui arrive... Longue et fatigante. De 8h à midi je suis de surveillance pour le bac blanc d'histoire des terminales ES, tous ne sont pas dans la même salle et j'espère intérieurement ne pas croiser Alix. La regarder pendant quatre heures assise devant moi tout en restant naturelle me semble insurmontable par rapport à ce qui s'est passé entre nous vendredi soir. Je sais qu'il faudra forcément me confronter au problème un jour ou l'autre, mais j'avoue que j'aurai aimé pouvoir fuir la situation encore un peu. Les trois prochaines matinées seront toutes organisées de la même manière, bac blanc le matin avec les autres terminales (L, S, STMG). Mes après-midi différeront légèrement, parfois cours jusqu'à 17h, parfois 15h... Dans tous les cas, mes soirées seront interminables, Eh oui, les corrections de bac blanc ne se font pas toutes seules ! Comme dans tout établissement, on ne corrige pas uniquement les copies de nos élèves. L'ensemble des bacs blancs seront donc répartis entre les différents professeurs d'histoire-géo. Etant donné qu'il y a 13 classes de terminales de 35 élèves... Je vous laisse faire le calcul... Cela fait beaucoup de copies !

Je termine mon café, pose la tasse dans l'évier puis me dirige vers le lycée. Comme durant chaque période de bac blanc, c'est l'anarchie dans les bâtiments, les élèves sont assis par terre devant les salles de classe, leurs fiches de révisions jonchant le sol. La panique se lit sur leurs jeunes visages et cela me rappelle mon propre parcours scolaire et universitaire. J'étais une élève assez médiocre au lycée, je me fichais pas mal des examens et taquinais souvent les élèves qui, comme aujourd'hui, révisaient à la dernière minute. Moi je ne révisais pratiquement pas donc c'est sûr que ça ne risquait pas d'arriver. Mais en arrivant à la fac, j'ai pu découvrir ce que c'était de passer ses soirées à travailler mes cours ou mon mémoire et je peux vous dire que je me suis retrouvée dans la même situation que ces jeunes, des fiches pleins ma chambre universitaire formant un gigantesque tapis de feuilles multicolores

J'ouvre ma salle de classe, dépose mes affaires et invite les élèves à entrer. Je remarque de suite Alix qui me gratifie d'un sourire éblouissant. Elle est quelque peu stressée, ce qui me trouble un peu dans le bon sens du terme. D'habitude, elle semble plutôt désintéressée de tout ce qui se rapproche de près ou de loin à une feuille de cours ou à un contrôle. Cela montre que mes efforts ont portés leurs fruits et qu'elle comprend enfin l'importance d'avancer dans ses études.

Une fois que tout le monde est dans la salle, je les laisse s'installer, sortir leurs affaires, puis, je leur rappelle les règles à suivre.

« Bonjour à tous, je vous rappelle de laisser un espace d'une chaise entre chaque élève-. Vous devez être tous alignés les un derrière les autres, pas en diagonale afin d'empêcher toute fraude. N'oubliez pas non plus de poser vos affaires devant le tableau, aucun objet personnel, mis à part de quoi écrire et effacer, ne doit rester sur la table. N'oubliez pas de prendre des crayons de couleurs pour le possible croquis. Je ne veux pas de trousse, pas de veste derrière vous et encore moins de téléphone portable. Comme vous le savez, pour les élèves qui m'ont en cours, je pratique la tolérance zéro concernant les fraudes. Certains professeurs laissent une chance, pas moi. Si je vous vois zieuter une copie de quelqu'un d'autre, discuter ou quoi que ce soit, je divise la note par deux. Un deuxième avertissement et c'est un zéro. »

Relation InterditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant