Relation Interdite

Chapitre 20

 Mes lèvres effleurent les siennes, puis les touchent. Ses mains viennent se déposer sur mes joues et elle répond à mon baiser. Il est doux, sensuel. Ses lèvres ont un gout sucré, elles sont douces. Une vague de chaleur s'empare de moi et une multitude d'émotions me traversent. Je décide de me reculer de manière assez vive, réalisant ce qui vient d'arriver. Je mets ma main sur le front, gênée par la situation dans laquelle je nous ai mises.

« Mon Dieu Alix, je... Je suis désolée je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête je ne voulais pas...

- Vous ne vouliez pas ? Vraiment ? »

Elle reste calme, les bras croisés, un sourire au coin des lèvres, toujours ce même regard qui me dévore.

« Ce n'est pas grave vous savez, ce qui vient de se passer. Je veux dire nous étions toutes les deux consentante et nous ne pouvons pas nier l'attirance flagrante qu'il y a entre nous depuis avant-hier...

- Je... Je ne vois pas de quoi tu parles, c'est mal de mentir Cam, je, nous ne pouvons pas Alix, c'est contraire au règlement...

- Quel règlement ? Nous ne sommes pas au lycée... Et puis c'est mal de mentir... Je sais que vous ne vous rappelez pas de notre soirée au bar, mais étant donné la manière dont vous me regardez depuis... Ecoutez, on sait toutes les deux ce qui s'est passé dans ce bar, enfin ce qui a failli se produire. »

Elle est très calme. Son ton rassurant, posé, elle n'a visiblement pas envie d'en rester là et au plus profond de moi, je sais que je n'en ai pas envie non plus. L'envie de l'embrasser à nouveau me brûle et je sais que je ne tiendrais pas longtemps. Comment peut-on être aussi calme dans un moment pareil ?

« Madame...

- Au point où on en est, je pense que tu peux m'appeler par mon prénom, lui répondis-je en m'asseyant sur une chaise, les deux mains sur le front »

- Camille, je ne sais pas ce que vous ressentez au fond de vous... Mais je sais ce que moi je ressens et je vois la façon dont vous me regardez... Je sais ce que cela veut dire. Je le sais parce que je vous regarde de la même façon. Quand vous arrivez dans une pièce, je ne peux m'empêcher de vous regarder, je pense à vous constamment... »

Elle s'assied à mes côté, effleure ma joue de sa main pour replacer une mèche de mes cheveux. Tout en elle me déstabilise. Sa façon de me regarder, je me sens désirée comme jamais auparavant, quelle femme n'a pas envie de se sentir désirée ? Tant de questions se bousculent dans ma tête, sa main est toujours sur ma joue.

Je me décale légèrement, évite son regard, mes yeux explorent l'intérieur de sa chambre et s'arrête sur son écran d'ordinateur. Qu'est-ce que c'est que ça ? Je reconnais ce visage sur cet écran, c'est un portrait de moi qu'elle avait réalisé lors de notre séance photo. Elle est ouverte dans un logiciel de retouche. Alix remarque ce que je regarde et je la vois se lever d'un bond, paniquée à l'idée que j'ai pu apercevoir ça. Elle cherche ses mots, elle à l'air plus que mal à l'aise ce qui me fait rire.

« J'étais en train de retoucher cette photo de vous... Mais j'avoue qu'il n'y a pas grand-chose à retoucher, ce cliché est fantastique, vous êtes incroyable sur cette photo...

« Pas de soucis Alix, ne te met pas dans des états pareils pour si peu.

- Ne vous moquez pas de moi, me dit-elle l'air faussement blessée.

- Oh j'ai le droit de rire de la situation, c'est pour toutes les fois où tu m'as mise mal à l'aise ! »

Oups, c'est sorti tout seul, mais ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Son expression change, elle se rassoit à mes côtés et me dit :