Chapitre 26

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Chapitre 26 : Le début de la suite.

Le trajet fût à la fois trop long et trop court.

La hâte et la peur se mêlait dans mon esprit, dans mon corps, dans mon être. J'attendais ce moment depuis trois ans, j'allais enfin remplir la mission qu'on m'avait confié.

Le général a profité du trajet pour me révéler les avancées faîtes par les médecins sur Cissia. Depuis mon arrivée dans la base de la Montagne, j'étais régulièrement examinée pour suivre l'évolution de la maladie.

On m'avait prélevé des cellules afin de tenter de comprendre pourquoi je n'étais pas comme les autres malades. Le général Valdh m'expliqua sur un ton rassuré :

« - L'équipe des scientifiques a enfin trouvé l'explication. Ton corps a développé un deuxième système de défense grâce à ta Capacité. Lorsqu'une de tes cellules est touchée par Cissia, elle gèle presque immédiatement, ce qui permet à la cellule de ne pas se détériorer ; elle se conserve sous cette forme. Cela ne stoppe pas totalement le développement de la maladie, mais il est fortement ralenti. Cependant, tes cellules gelées mettent beaucoup plus de temps à être renouvelées par ton corps, et , comme la glace est plus dure qu'une cellule normale, ton corps est plus fragile là où il y a un grand nombre de cellules malades.

Un immense soulagement m'avait envahie. Si j'avais bien compris les explications du général, je n'avais plus à me soucier de la maladie dans l'immédiat.

– Ça veut donc dire que je ne suis pas proche du point de rupture ?

– Non, d'après les médecins, tu as encore quelques années devant toi ... Si rien ne t'arrive sur le champ de bataille.

– Comme pour tous les soldats, mon général.

– Eh oui, Détentrice Lorenheim, vous serez logée à la même enseigne que tous les autres.

– Et je pense que vous devinez à peine à quel point cela me fait plaisir

Madame, qui avait suivi toute la conversation, se mit à sourire malicieusement avant de s'exclamer :

– Allons bon, Kaylen, j'en suis presque déçue ! Tu vas devenir trop banale pour être mon élève si ça continue.

– Pour cela, lui répondis-je en riant, tu n'as pas à t'en faire ! Il me reste encore deux caractéristiques qui sont bien loin d'être normales pour une citoyenne de Valgone.

– Aaaah, souffla-t-elle en me faisant un clin d'œil, me voilà rassurée, mon élève a encore du répondant ! »

Durant les heures de trajet, j'ai pu observer un défilé de paysages, passant du désert aux vertes prairies, de la forêt aux enfers de cailloux. Nous avons soigneusement évité toutes les routes fréquentées pour être le plus discret possible.

Mais pourquoi ne pas se déplacer en avion ? Le temps de trajet aurait été bien plus court... La réponse était évidente mais ennuyante : pour la discrétion. Tout comme mon arrivée dans la Montagne devait être secrète, je n'étais pas censée avoir besoin d'un avion pour arriver à Arlakuraï.

Bien sûr, puisque Kaylen Lorenheim a vécu toute sa vie dans le petit village de Gabatur, à seulement trois heures de route d'Arlakuraï.

Au coucher du soleil, nous pénétrâmes dans l'immense zone cernée de murs et de barbelés devant laquelle étaient plantés de multiples panneaux portant l'inscription « ZONE STRICTEMENT RESERVEE A L'ARMEE », « INTERDIT » ou encore « ZONE PRIVEE ». Après avoir présenté son insigne, la voiture du général Valdh fût autorisée à entrer.

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