4/ Une maladie incurable

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Une fois la porte de la salle de bain fermée à double tour, dans le doute où ces pirates seraient des pervers -on est jamais trop prudent-, je retire mon pull trempé.

Je l'essore comme je peux au-dessus du petit évier avant de l'accrocher sur une barre en fer fixée au mur. Heureusement que j'ai reçu des vêtements de la part du chirurgien parce qu'il aurait j'aimais été sec demain. Surtout que la nuit est déjà bien avancée. J'enlève ensuite mon pantalon et l'étend également comme je peux.

Je me sens toute légère d'un coup !

Je croise mon reflet dans le miroir qui se trouve au-dessus du lavabo. Peu importe combien de fois je me regarde dans une surface réfléchissante, je crois que je ne m'y habituerais jamais. Cette apparence m'est étrangère. Ce n'est pas moi. Du moins, je n'étais pas comme ça autrefois.

Avant, j'étais normale.

Là, je ressemble à un monstre.

Il va falloir que je sois très prudente durant mon séjour dans cette boite de conserve. Trafalgar est connu pour pratiquer des expériences plus que douteuses. Si jamais il découvre mon secret, il voudra probablement m'utiliser comme cobaye. Et je voudrais bien éviter cette situation.

Je parcours des yeux mon corps. Je ne peux m'empêcher de ressentir un frisson à la fois de rancune et de haine me traverser.

Ces maudites tâches blanches...

Elles recouvrent toute ma peau.

La plupart sont encore petites mais elles grandissent très vite au fil des années. Il y a fort à parier qu'un jour, je serai entièrement blanche. En plus, à la base, je suis mate de peau, ce qui crée un contraste assez conséquent entre ma peau d'origine et les taches blanches qui la recouvrent par endroits. Autant dire que je me fais vite remarquer lorsque je me balade en extérieur sans être couverte.

Voilà pourquoi je me promène toujours avec une capuche qui recouvre mon visage et des habits qui cachent la moindre parcelle de ma peau.

Je suis malade.

Et aussi une fugitive.

Ce qui me gène le plus, c'est mon visage. Ce n'est vraiment pas pratique de toujours devoir le cacher. Surtout que je ne peux vraiment pas faire autrement...

J'ai une tâche blanche sur le côté gauche du front. Une autre en dessous du menton qui remonte sur le côté. J'en ai une juste sous l'œil gauche. Mais la plus visible reste celle qui entoure mon œil droit. C'est la plus grosse que je possède sur mon visage.

Et puis, il y a aussi mon œil droit...

Quand j'avais quinze ans, j'ai découvert que la couleur de mes yeux pouvait aussi être impacté par cette maladie. À la base, mes yeux sont verts mais depuis cette fameuse partie de mon adolescence, une tâche blanche a envahit le contour de mon œil droit. Ce dernier c'est éclairci peu à peu jusqu'à devenir bleu dans une nuance très -très- clair.

En d'autres termes, je me retrouve depuis ce jour avec des yeux vairons. Mais cela ne durera qu'un temps. Un jour, mon deuxième oeil suivra le chemin du premier et je me reconnaîtrai encore moins que maintenant dans le miroir.

Je retire rapidement mes sous-vêtements et me glisse sous la douche. L'eau chaude dégringole d'un coup sur ma peau et je lâche un soupir de satisfaction. J'ai l'impression de renaître. Mon esprit se vide de toutes les pensées parasites qui m'habitent et toutes les atrocités que j'ai vécue semble être à l'autre bout du monde.



~oOo~



Law se tient à côté de Bepo, son second, et tente de trouver un cap plus rapide qui lui permettrait de se débarrasser au plus vite de leur invitée.

Une maladie incurable mais un pouvoir inestimable |Law x ocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant