[Âmes sensibles, s'abstenir !]
La Série du Syndrome (LSS) - Tomes 1, 2 et 3
S'arrêter pour observer la voûte céleste et fixer les étoiles... Tous ces petits points scintillants qui brûlent à des millions de kilomètres sont pour certains des étoiles...
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Lovin' what I'm tastin'
Venom on my tongue
Dependant at times
Poisonous vibration
Help my body run
[ J'aime ce que je goûte,
Venin sur ma langue,
Parfois addict,
Vibrations empoisonnées,
Aide mon corps à fuire.]
Chlorine, TWENTY ONE PILOTS
🌌 Andromède 🌌
Les yeux rivés sur les bandes blanches, peintes au milieu de la voie, qui disparaissaient sous le véhicule, je n'osai plus esquisser le moindre geste. Après ma tentative de fuite ridicule, je n'avais plus osé prononcer un seul mot. Pas par peur, mais par manque d'idées : Blackmon m'avait fait comprendre que "nous" avions un vol à prendre, et je m'étais déjà chargée de lui poser des questions sur notre destination, qui n'avaient obtenu aucune réponse. Alors, à part m'acharner à le questionner sur le lieu d'atterrissage, je ne voyais pas vraiment en quoi il serait utile d'ouvrir ma bouche.
J'aurais très bien pu lui demander à partir de quel moment son "je" s'était transformé en "nous", m'incluant désormais dans le périple qu'il entreprenait. Quelques heures auparavant, en début d'après midi, il n'était même pas question que j'embarque dans un avion à ses côtés. Avait-il seulement pu se procurer un billet supplémentaire pour moi ? C'était impossible, jamais il n'aurait eu le temps de la faire. Alors pourquoi avait-il soudainement décidé de me kidnapper ? Parce que j'avais découvert son repère au hangar et qu'il avait peur que je cafte aux flics ? Je n'y croyais pas une seule seconde : il avait été prêt à me laisser retourner vivre tranquillement ma petite vie d'étudiante épileptique avant de découvrir mon mensonge sur mon nom ; et je ne devais pas être la seule à connaitre l'existence de cet endroit.
Dans ce cas là, m'avait-il enlevée pour se servir de moi ? Je n'y croyais pas vraiment non plus. En quoi allais-je lui être utile ? Je n'étais une bonne à rien dans son milieu : jamais je n'avais tenu une arme dans mes mains, et j'étais atteinte d'une forme d'épilepsie sévère qui me faisait convulser à la moindre montée d'adrénaline. A partir de là, ma présence se résumait plus à contrainte qu'à un réel avantage dont il pourrait tirer profit.
