Chapitre XIII : demande.

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Un seul regard suffirait à me faire flancher.

Drago était avachi sur lui-même, assit à la table des Serpentard, pour seule compagnie sa récurrente solitude.

Le manque de sommeil se faisait ressentir, tant qu'il aurait apprécié avoir un oreiller à la place de son assiette.

Il observait ,sans retenue, Hermione rappeler à l'ordre Ron, défier Harry, discuter avec Ginny, comme tous les matins que nous offraient ce monde. Elle avait, elle aussi, très peu dormi, mais elle ne s'en formalisait pas :
"Ça arrive à toute personne confondue "
, répliquait-elle pour sa défense.

Drago sentit la douleur irradier toute sa poitrine : Rigolait-elle avec lui ? Aimait-elle sa compagnie ? Sûrement pas autant que Ronald et Harry.

Je ne suis rien pour elle.
C'est et ce sera toujours ainsi.
Ce sera toujours eux trois.

Abattu, le blond sortit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, espérant trouver la salle du professeur de potion vide, pour pouvoir méditer en silence.

C'était sans compter sur la brune qui avait remarqué l'éclipse du blond au petit-déjeuner. À son tour, elle se leva, prétextant avoir oublié un cahier dans son dortoir, et s'élança dans les allées de Poudlard, tout en priant pour retrouver le serpent.

Elle finit par le trouver, installé dans leur salle de cours, la tête posée entre ses bras. Fébrilement, haletante, elle le rejoignit et prit place à ses côtés, avant de le secouer sans trop le brusquer.

Drago laissa échapper un râle de mécontentement avant de relever son visage fatigué et rougissant en direction de la lionne.

- Mal dormi ?

- C'est peu de le dire. Quelle heure est-il ?

- Le cours débute dans cinq minutes.

- D'accord.

Les deux comparses, d'habitude si bavards, étaient subitement gêné : l'un comme l'autre avait des choses à dire, à hurler, à avouer, mais ils jugeaient plus facile de se taire plutôt que de révéler la vérité.

Que faire lorsque l'on tient nos sentiments emprisonnés dans une cage ? Que faire lorsque l'on est un handicapé des sentiments ?

Slughorn mit fin à leurs réflexions communes en annonçant le sujet de la séance d'aujourd'hui.

- Bonjour à tous, dit-il tout en sortant un flacon noir étiqueté de sa sacoche, qui peut me décrire l'odeur de cette potion ?

Quatre mains levées. Drago. Hermione. Harry. Neville.

-Monsieur Malefoy ?

- Je perçois une odeur de terrain de Quidditch humide , des livres neufs et d'un parfum... à la vanille.

Hermione failli tressaillir sur sa chaise : son parfum est une essence de vanille.

- monsieur Potter ?

- Je sens le bois d'un balais, un parfum fruité et... l'odeur âcre de la sueur.

-Incroyable... Londubat ?

-Une simple odeur de menthe.

- Et pour finir... Miss Granger ?

- Je reconnais l'odeur d'une étagère pleine de livres, une fragrance boisée, sauvage, et un dentifrice à la menthe.

Toute la classe fût par la suite interrogée mais ni la Gryffondor ni le Serpentard n'étaient attentifs : ils avaient reconnu une ou plusieurs caractéristiques olfactives de l'autre, sans pour autant en comprendre la raison.

- Qui peut me donner le nom de cette potion ?

De l'amortencia. Oui. Hermione le savait pertinemment, mais elle ne se risquerait pas à sortir de ses pensées.

Ron était subjugué de voir le mutisme de sa meilleure amie, qui était d'habitude si impliquée dans ses cours.

D'où le surnom de miss je-sais-tout.

Dès la fin de l'heure, Hermione se dépêchait de ranger ses affaires afin d'éviter toute confrontation avec le blond. Elle savait qu'elle n'y échapperait pas, mais elle n'était pas encore prête à l'affronter.

Néanmoins, c'était dans compter sur la détermination du Serpentard : il empoigna doucement mais avec fermeté le poignet de la jeune femme tout en posant un regard tendre, sans aucune méchanceté sur elle.

- On peut parler ?

- J'ai cours Drago.

-Ne me fuis pas. Nous allons tous les deux au terrain d'entraînement, tu as au moins cinq minutes à m'accorder.

Agacée, Hermione poussa un long soupir avant d'hocher la tête, faisant sourire de plus belle le serpent.

Côte a côte, marchant à une allure rapide, les deux jeunes gens n'osaient pas prendre la parole. Ils ressemblaient à des adolescents en rut, peu confiants, anxieux.

" RIDICULE "  se dit Drago, je ne vais tout de même pas réagir comme un Poufsouffle.

- Hermione ?

- Drago ?

- Tu veux être ma cavalière pour le bal ?

Les yeux exorbités de la jeune dévisageaient le serpent, pas bien sûre d'avoir compris sa requête.

- Moi ? Mais... pourquoi ? C'est une blague, n'est-ce pas ?

- Je n'ai jamais été aussi sérieux.

Voyant qu'Hermione ne savait plus où se mettre, terriblement mal à l'aise, le blond sût que ce n'était pas le bon moment.

- oublie. C'est une connerie.

- J'accepte.

- Que...pardon ?

- Je veux que tu sois mon cavalier.

Sans un mot de plus, la brune s'éloigna jusqu'à rejoindre le professeur Bibine d'un pas décidé.

Elle était plongée dans un état euphorique, effrayant mais tout aussi exaltant. Tout ceci lui prouvait qu'elle n'avait pas rêvé, qu'elle ne s'était pas trompée sur le lien qui les unissaient. Une chose était sûre : elle était heureuse, mais pour combien de temps ? Elle devrait forcément en parler avec Ron et Harry, mais elle ne savait pas comment aborder le sujet.

Tout ce qui touche aux Malefoy ou aux Serpentards avait le don de mettre en rogne ses deux meilleurs amis.

Cependant, pouvaient-ils se permettre d'anéantir le bonheur d'Hermione pour une histoire de trahison, d'ennemis ?

Seraient-ils capable de remettre en cause le jugement et les choix de la brave lionne ?

Elle en toucherait deux mots à Ginny avant tout : elle saurait l'écouter et la conseiller sans lui faire passer un procès.

À l'heure du dîner, Hermione rejoignit la rousse a la table des Gryffondors, bien décidée à lui raconter toute l'histoire de A à Z.

Elles furent rapidement rejointes par Ron et Harry, alors Hermione garda le silence, tout en se jurant qu'elle lui en parlerait une fois qu'elles seraient seules dans leur dortoir.

𝑻𝒉𝒆 𝒕𝒂𝒔𝒕𝒆 𝒐𝒇 𝒕𝒉𝒆 𝒓𝒊𝒔𝒌 [Dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant