Jeudi 1999 , septembre.
Hermione sentait que le vide était en train de la consumer entièrement : le manque de ses parents allait l'emporter. Elle aurait rêvé pouvoir leur écrire, les prendre dans ses bras, ou simplement les voir. Elle ne se souvenait plus de leurs parfums ni de leurs manies. Au final, elle les avait aussi oubliés, et cette pensée l'affligeait, la rendait malade.
Le moral au plus bas, la gryffondor ne prit pas le temps de petit-déjeuner ne souhaitant pas alarmer ses amis et se rendit alors directement devant la salle de métamorphose.
La directrice, qui avait tenu à conserver son poste de professeur, malgré son nouveau statut, ne tarda pas à faire entrer la brune, ce qui la soulagea grandement.
Elle prit place en silence au premier rang, comme toujours, avant d'attendre patiemment l'arrivée des élèves de gryffondor et de serpentard. Ce même silence fût brisé bien trop tôt par un blond polaire qui n'eut d'autre choix que de s'installer à ses côtés, à la demande de Mcgonagall.
Son visage pâle et inexpressif avait le don de mettre en rogne la lionne. Drago paraissait serein, confiant, comme si il n'avait jamais œuvré pour les ténèbres.
- Je ne sais pas pourquoi tu as encore ta place ici.
- Je pourrais en dire de même pour toi.
- Sauf que moi, contrairement à toi, je ne le pense pas. Tout le monde à le droit à une place, sa deuxième chance, malgré leurs erreurs commises.
Drago éclata d'un de ses petits rires sarcastique qui le caractérisait.
- Ta bonté de perdra.
- Ou peut-être qu'elle me permettra de briller.
- Quoi que vous fassiez, Ron Weasley, Harry Potter et Hermione Granger brilleront.
Leurs regards se croisèrent un court instant, mais c'était assez pour qu'Hermione y décelle une once de jalousie mais aussi de tristesse. Drago Malefoy aurait-il envié l'amitié et la reconnaissance de trio d'or, toutes ces années ? Hermione n'eut pas le temps de le questionner car la professeure venait de terminer la répartition de ses élèves en binôme créée au préalable.
Le cours se passa presque religieusement. Le blond ne cassait pas la jeune femme et celle-ci n'osa plus participer. Étrangement, la présence du serpent appasait la rouge et or avant qu'elle ne se remémore son implication dans la mort d'Albus Dumbledore. Amèrement, elle retint les sanglots qui montaient dans sa gorge, ne souhaitant pas recevoir une énième remarque désobligeante de la part de Malefoy.
Amer. C'est à ça que se résumait les sentiments de la brune. La joie avait quitté son corps, laissant place à l'amertume, la déception, la colère, la résignation puis la haine. Cette même haine qui la poussait à détester son camarade de classe.
Elle repoussa sa chaise sans grande conviction, sous le regard avisé du blond.
- Tu t'en vas déjà ?
- Tu n'auras même pas eu le temps de me balancer tes réflexions blessantes, c'est dommage.
- Tu es toujours sur la défensive ?
La réponse de Drago deconcerta un peu Hermione mais elle ne lui en tint pas rigueur: il n'avait pas été insultant.
Drago regardait la gryffondor, ou du moins son dos, s'éloigner peu à peu de lui jusqu'à sortir de son champ de vision. Il ne savait pas pourquoi il ne parvenait plus à la dénigrer oralement. Ou plutôt, il ne daignait pas accepter la vraie réponse : la lueur qui dansait sans ses deux yeux. Elle appelait silencieusement à l'aide, mais il était apparemment le seul à capter sa requête.
Il se sentait impuissant face à leur désespoir commun. Il la comprenait. Elle souhaitait l'aider.
●\○\●
Hermione marchait inlassablement dans l'interminable couloir de Poudlard sans être sûre de l'endroit où elle se rendait. Soudain, une grande porte en bois brun attira son attention. Sans réfléchir, elle poussa du plat se sa main la porte, et pénétra dans ce qu'elle reconnu être la salle sur demande.
Un grand canapé beige siégeait à gauche de la pièce, face à un immense miroir qui surplombait le mur de pierre.
Avec prudence , la jeune femme se rapprocha de la paroi miroiteuse comme si elle comptait apprivoiser un animal sauvage, dangereux. Autour de son reflet se trouvait trois personnes et un objet. Prise de panique, la lionne de précipita hors de la salle, comme brûlée par son propre reflet. Ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'un garçon blond polaire l'avait vu entrer, et la succéda dans cette étrange pièce.
À son tour, il se plaça devant le miroir et lorgna son reflet. À son tour, ce qu'il y vit à ses côtés le déstabilisa tant qu'il jugea utile de chercher la réelle utilité de l'artefact. Mais il ne trouva qu'une simple inscription : Riséd.
Que signifiait ceci ? À quoi servait-il ? Drago devait rattraper la jeune femme, lui demander, la questionner.
Le serpent la retrouva finalement assise dans un coin de la bibliothèque, concentrée sur un livre dont il ne connaissait pas le nom.
Sans aucune gêne, il s'assied face à elle, et se mit à la fixer, en espérant qu'elle allait le remarquer tôt ou tard.
La gryffondor leva furtivement ses yeux noisettes vers Drago, pour lui montrer qu'elle l'avait remarqué. Elle soupira longuement avant de prendre la parole :
- Que veux-tu, Malefoy ?
- À quoi servait le miroir de la salle sur demande ?
Hermione marqua une pause et se mit à observer un instant le visage tendu du serpentard : elle hésitait à lui dire la vérité, en prenant conscience qu'il avait dû la suivre.
- Il nous montre nos souhaits les plus chers.
-Je vois. Quels sont les tiens ?
- avoir mes parents et mes amis autour de moi.
Elle mentait. Elle ometait le détail le plus important, celui qui la rendait si irritable.
-Et toi ?
- Je suis mon voeux le plus précieux.
- charmant. Tu veux bien me laisser seule ? J'aimerais terminer ma lecture en toute tranquillité.
Drago opina du chef puis s'en alla sans un mot dire, laissant Hermione dans le flou : Avait-il vu la même chose qu'elle ?
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𝑻𝒉𝒆 𝒕𝒂𝒔𝒕𝒆 𝒐𝒇 𝒕𝒉𝒆 𝒓𝒊𝒔𝒌 [Dramione]
FanfictionDramione : La guerre est finie, Harry a gagné. Les Serpentards vivent désormais en enfer : détestés et mis à l'écart de tous, seule une jeune femme détient un cœur assez pur pour aider et donner sans juger leurs passés : Hermione Granger. Elle fera...