Chapitre XXII : maman.

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- Mère, je vous présente Hermione Granger, la femme avec qui j'aimerais passer le restant de mes jours.

Narcissa posa la casserole cuivrée sur son plan de travail, la bouche pincée et le regard dur.

- Tu as fait ton choix... Tu ne veux donc pas hériter des biens de ton père, et encore moins épouser Daphné... puis-je savoir pourquoi tu préfères une traître à ton sang ?

- Elle m'a tendu la main au moment tout le monde me tournait le dos. Elle m'a compris, écouté, épaulé, défendu, bien plus que ma propre famille.  Bien plus que toi. J'ai besoin d'elle. Si tu as déjà été amoureuse, tu devrais comprendre. Peu importe son sang, je veux être à ses côtés.

-Je ne t'ai pas élevé ainsi ! Tu renonces à l'honneur, la renommée, la fortune pour une simple amourette ! As-tu perdu la tête, pauvre enfant !

Hermione s'avança vers Narcissa jusqu'à n'être plus qu'à quelque centimètres de son visage pour espérer se faire entendre :

- Regardez-moi, madame Malefoy. Regardez-moi dans les yeux et écoutez-moi. Votre fils m'a sorti d'une énorme période d'ombre. Il s'est montré digne de son rang un nombre incalculable de fois. Vous ne me pensez pas à la hauteur ? Très bien. Mais, à votre avis, combien de femmes veulent Drago pour ses qualités, et combien le veulent pour ses défauts ?

Le regard noir de la femme s'adoucit un peu, mais elle restait de marbre face à leurs arguments.

- Vous n'êtes pas sans savoir que l'amour dépasse les codes et les barrières. Vous n'êtes pas sans savoir que l'amour rend fou, il rend bête. Pourquoi n'accepteriez-vous pas le bonheur de votre fils pour une stupide histoire de sang ?

- Tu ne changeras pas d'avis, Drago... en tout cas, cette femme a du répondant.

- Tu nous gardes pour dîner ou tu nous jettes à la porte ?

- Restez. Va t'installer, Hermione. Je dois parler à mon fils.

Une fois qu'Hermione eut quitté la pièce, Narcissa ferma la porte et s'approcha de Drago pour le sermonner :

- Tu sais ce qu'il en coûte ? Tu sais ce que tu vas lui faire subir ?

- J'en ai pleinement conscience. Je vais faire attention.

- C'est une bonne fille. Ne gâche pas sa vie, Drago.

Il savait qu'elle avait des risques d'y rester par sa faute, mais pourrait-on sincèrement renoncer à l'amour ? Le miroir lui avait fait deviner un bel avenir. N'est-ce pas ce qui l'attendait ?

Le pas lent et les mains glissées nonchalamment dans ses poches, Drago rejoignit la brune, installée depuis un bon moment déjà, à la table que Narcissa avait prévu pour l'occasion.

-Tu vois ? Tout va bien.

- Je ne savais pas tout ceci... tu aurais pu choisir l'argent et la gloire.

- Tout l'argent du monde ne pourrait pas faire le poids face à la valeur de tes yeux.

- Ne t'essaies pas aux compliments, Drago, ça ne te ressemble pas.

La mère de famille déposa ses innombrables plats au centre de la table, avec une idée bien précise en-tête : tout connaitre d'Hermione.
Ses projets, ses rêves, son enfance, sa famille, ses passions.

Ainsi, si son fils venait à la perdre, elle connaîtrait le sujet du bout des doigts et pourra tenter de le réconforter.

Glauque, me diriez-vous. Seulement, Narcissa détenait le dernier mot de l'histoire avant même qu'elle n'ait commencé, et ce n'était pas beau à voir.

Tristement, Hermione paraissait parfaite pour Drago.

Bien trop parfaite.

La malédiction rattrapera tôt ou tard les Malefoy.

Ce jour-là, il ne restera plus que des cendres de leur amour consumé.

Narcissa avait mal.

Mal au cœur.

Cependant, elle ne pouvait plus agir pour empêcher le fléau qui s'abattrait bientôt sur eux. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même : elle avait accepté les actes de son mari.

Si la femme est l'avenir de l'homme, alors que dire lorsque son destin est déjà acté ?

Accepte, Drago.

Profite.

La fin est si proche.

Bien trop proche.

" Je ne voulais pas t'infliger ça, Hermione."

" Je suis désolée, Drago."

" Je ne vous pardonnerais jamais, père."

𝑻𝒉𝒆 𝒕𝒂𝒔𝒕𝒆 𝒐𝒇 𝒕𝒉𝒆 𝒓𝒊𝒔𝒌 [Dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant