CHAPITRE II partie 1

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PDV Kate

Tous assis contre le mur du gigantesque hangar de sport, nous attendions. Le professeur Johns nous faisait passer la deuxième partie de nos examens. La première étant la partie intellectuelle, des questions sur les cours de nos années d'entraînements. Les tapis bleus usés supportaient nos poids tandis que nous étions concentrés à regarder le premier de la liste se faire massacrer. Merde. Le premier exercice du deuxième examen était connu pour être le pire. C'était lui qui déterminait si nous pouvions passer les autres examens et si nous avions notre place dans les rangs des chasseurs. Il consistait à se battre avec un de nos professeurs attitrés. 

Je ne savais pas encore qui j'avais mais je savais que si j'avais Johns, c'en était fini pour moi. Il s'amusait à nous exténuer dans chaque entraînement avec lui pour nous massacrer le jour de l'examen. Le pauvre Mike allait se faire recaler. Comme beaucoup, il tenterait de le repasser l'année prochaine mais il serait vu comme un déchet. Le doublement de notre dernière année était mal vu, ce qui nous poussait à donner notre maximum. Mais face à Johns, personne n'avait de chance. Ceux qui l'avaient battu étaient rares et je priais pour ne pas l'avoir. Je préférais encore me retaper les six heures assise sur une chaise de la partie intellectuelle. Johns attrapa Mike par le col de son uniforme d'entraînement et le plaqua à terre. Tout le monde détourna le regard. Ouch. Johns nous regarda avec animosité.

- Si c'est pour vous battre comme ça, ne participez pas. Hurla-t-il. Les chasseurs n'ont pas besoins de mauviettes !

Tout le monde hocha la tête alors que je le fixais abasourdie. Mike n'était pas une mauviette ! C'était l'un des meilleurs de la classe. Si lui n'arrivait pas à battre Johns, les chances des autres étaient considérablement réduites.

 On hurla un nom, une fille de ma classe, Lee je crois, se leva et attendit au milieu des tapis. Le stress faisait trembler ses mains qu'elle essaya de cacher quand madame Flynn s'approcha d'elle. Madame Flynn était une professeure de littérature, elle était toute maigre et semblait fragile. Mais c'était justement son point fort. Elle était très forte, tous nos professeurs l'étaient, seulement Johns était un dieu du combat. Flynn était déjà moins forte que Johns mais nous savions tous qu'on allait se prendre une raclée, par n'importe quels profs présents. Mais on préférait se prendre une défaite par les autres qu'une raclée du siècle par Johns. Tous les profs nous ménageaient mais pas Johns. 

La fille de ma classe sembla soulagée et le combat commença. Rien de bien intéressant. Elle gagna, avec difficulté puisque Flynn l'avait balancée trois fois au sol mais elle avait gagné. Elle avait profité du fait d'être à terre pour balayer Flynn et prendre le dessus. Trois personnes passèrent avec trois profs différents. Tous gagnèrent, ils se rassirent avec un sourire aux lèvres. Je croyais en ma classe, même si je n'avais pas vraiment d'amis, nous nous côtoyions avec gentillesse. A part pendant les entraînements mais ça c'était autre chose.

- Prochain à passer : Hauser. Hurla Flynn.

La peur me tordit soudainement les tripes. Je pris une inspiration et me levai. Je m'avançai vers le centre le plus calmement possible. Je devais rester calme, ne rien montrer. Je devais me contrôler. Je repris une inspiration une fois arrivée au centre et détendis mes muscles le plus discrètement possible. 

Tous me fixaient, dans leurs uniformes noirs parfois trop grand ou trop petit. J'étais connue comme la meilleure élève des dernières années. Mais je n'aimais pas ce titre. Je n'avais juste pas d'amis et passais mon temps à lire et étudier, je ne pouvais faire que ça. Je relevai la tête quand j'entendis la porte grincer. Bien, c'était mon moment. Je ne pouvais pas me louper, je n'avais pas passé huit ans de ma vie à m'entraîner presque sans amis pour finir à terre. Mon regard se fit déterminé mais je déchantai rapidement. La porte se ferma derrière Johns qui arborait un sourire sadique. Mes espoirs s'écroulèrent en même temps que ma détermination. J'étais cuite. Quand il posa un pied sur le tapis, ma conscience me gifla mentalement. Je ne devais pas me laisser abattre. Je serai l'une des rares à terrasser ce prof. Je me le jurai intérieurement. 

You Versus MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant