CHAPITRE XVI partie 2

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Un silence de mort s'abattit entre nous, je jaugeai Haby du regard. A quoi jouait-il ?

- Est-ce que quelqu'un peut nous expliquer... ? Demanda Jules. S'il vous plait.

- Il veut... Commença James.

- La mordre. Termina Haby. Il va la mordre et la transformer en monstre ! C'est hors de question.

- Fais-le. S'énerva Lee. Toi, le traître, tu n'as rien à dire.

Jules posa ses mains sur les épaules de Lee.

- Lee...

- Non. Coupa-t-elle, en colère. Si tu ne nous avais pas trahis, on n'en serait pas là ! Si tu avais eu un peu de fierté et de confiance en elle, on n'en serait pas là ! Tu n'es qu'une enflure ! Tu l'as tuée à petit feu et maintenant tu veux faire comme si rien ne s'était passé ? Est-ce que tu as une idée de comment elle a vécu ta trahison ? Est-ce que c'est toi qui l'as ramassée à la petite cuillère ? Tu l'as blessée, tu assumes.

- Comment oses-tu ? S'énerva Haby à son tour. Tu as été éduqué à les haïr ! Elle va finir comme eux !

- Les haïr ? Je hais ceux qui me font du mal ou qui font du mal à mes amis ! Les gens comme toi ! Au moins, elle sera en vie ! S'écria Lee. Elle sera encore là. J'ai peur aussi qu'elle perde son humanité mais je suis sûre qu'elle restera elle-même ! Parce que nous sommes là. Alors arrête de jouer le rôle du meilleur ami protecteur parce que tu ne l'es plus.

- Je suis du même avis que Lee. Acquiesça Jules. Fais le, Liam. Je veux revoir ma Katouch.

Haby grimaça et s'éloigna. J'haussai les épaules et entrai dans la clinique. Je me figeai à quelques pas d'elle. Elle était allongée sur un lit, les yeux fermés, pâle. Bien trop pâle. Son corps semblait inerte. Tout ce qui me prouvait qu'elle était entre la vie et la mort était sa poitrine qui se soulevait lentement. Je m'approchai d'elle et lui attrapai la main. J'embrassai sa paume puis son front.

- Je vais te sauver. Chuchotai-je en laissant une larme couler. Mais il va falloir que tu m'aides. Il va falloir que tu te laisses faire, que tu ne luttes pas, amour. Reste forte, survie, pour moi.

Le silence me répondit et je sentis mon être s'effondrer. Je priai la déesse de la lune, sauvez-la. Je me laissai envahir par ma partie primaire, bestiale. Je sus que mes yeux avaient changés de couleurs, mes crocs poussèrent d'eux-mêmes. J'aurais préféré la marquer, me marier avec elle, avec son consentement, pendant que nous nous enlacions, haletant, comme le voulait la tradition. Je passai mon pouce sur sa joue et caressai son visage. Je rapprochai mes lèvres de son cou, que j'embrassai puis je m'approchai de sa clavicule. Un bruit de chargement d'arme m'arrêta.

- Si tu fais ça, tu mourras. Tonna Haby.

- Toi tu mourras. Grogna Max. Tu ne comprends rien, tu ne sais pas que c'est dur, pour lui de prendre cette décision. Faire ça différemment de la tradition, c'est comme une insulte à la déesse de la lune. Tu ne sais rien de nous, tu ne sais rien de ce qu'il ressent. Alors dégage d'ici et laisse-les.

- Je comprends. Soufflai-je à l'intention d'Haby. Je comprends tes réticences mais c'est la seule façon de la ramener à la vie. Crois-moi, j'aurais préféré faire ça dans d'autre condition, j'aurais préféré ne pas le faire du tout, si elle ne l'avait pas voulu. Mais je n'ai pas le choix. Je te comprends, alors comprends-moi en retour.

Haby sembla surpris et je ramenai mon regard sur la clavicule de Kate.

- Dégage. Ordonna Max en poussant Haby dehors avant de me regarder. Prends ton temps.

J'hochai la tête et attendis que la porte claque pour souffler. Je n'étais pas sûr. Si la morsure ne marchait pas, j'allais la perdre pour de bon. Je fermai les yeux, deux larmes coulèrent. Je pris une inspiration.

- J'aimerais ne pas avoir à faire ça. Lui soufflai-je. Je préfèrerais faire ça comme la tradition le veut, amour.

J'embrassai à nouveau son front, puis ses lèvres.

- Allez, je me lance. M'encourageai-je. Sois forte mon amour.

Mes crocs effleurèrent sa peau.

- Je t'aime. Soufflai-je.

J'ouvris plus grand la bouche et j'enfonçai mes crocs dans sa peau. Nos doigts entrelacés, mon cœur battit plus vite, d'espoir, d'amour, de joie. Je m'écartai un peu d'elle, je sentis le sang gouter de ma bouche et je l'embrassai, lui donnant tout mon amour, toute ma force. Je m'écartai de ses lèvres et je m'assis sur une chaise près du lit et je posai ma tête sur son ventre. Je serrai sa main dans la mienne.

- Je t'aime. Soufflai-je avant de sombrer dans un sommeil profond.

Ce fut Astrid qui me réveilla.

- Liam ? Il faut que tu l'amènes chez vous. Conseilla-t-elle. Elle sera dans un environnement familier et avec toi.

Je relevai difficilement la tête pour la hocher.Astrid devait aider les loups blessés. Je me levai et soulevai ma princesse.Son corps était froid, inerte. Dans deux jours, si rien ne se passait, çaserait fini. Dans deux jours, la pleine lune serait présente et tout son êtredevrait se réveiller. En louve cette fois. Je l'allongeai dans notre lit etm'allongeai à ses côtés. J'entrelaçai nos doigts et l'embrassai. Je la serraicontre moi et fermai les yeux. Que la lune la réveille.

You Versus MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant