CHAPITRE V partie 1

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PDV Liam

Je refermai mes dents contre le lapin et le balançai contre un arbre quand le lien de meute s'ouvrit dans mon esprit, signe que quelqu'un voulait me parler.

- Dis-donc, Lili. Gronda gentiment Max en apparaissant à côté de moi, son pelage blanc scintillant comme une boule disco. Sois plus poli avec notre bouffe.

- Tu crois qu'il sera comment dans ton estomac, ce lapin ? Ricanai-je en récupérant le lapin dans ma gueule. Et arrête de m'appeler Lili.

- Hm. Laisse-moi réfléchir. Fit Max en me suivant vers l'entrée de la forêt. Non, Lili.

Je lui lançai un regard assassin en même temps que je laissai tomber le lapin dans le panier. La meute était séparée pour couvrir plus de terrain lors de la chasse, ça permettait de ramener plus de bouffe et d'aller plus vite. Je n'aimais pas trop laisser James, notre Alpha, avec de simple loups mais il avait insisté pour leur laisser le privilège de chasser avec lui. Je me coltinais donc Max, le plus bavard de tous les bêtas de cette meute, en même temps nous n'étions que deux et je n'étais pas réputé pour être bavard.

- Pas la peine de me faire ce regard coquin, Lili. Je suis déjà pris.

- Coquin ? Ris-je. Et par qui es-tu pris ?

- Oui, coquin. Répondit-il d'un ton désespéré. On dit souvent que la haine est à deux pas de l'amour, tu m'aimes je le sais. Mais je suis déjà pris par ma peluche.

S'en fut fini pour moi. Je me roulai à terre, mort de rire.

- Je t'aime. Dis-je une fois calmé. En tant que frère. Mais sérieusement, Max. Une peluche ? Qu'est-ce que tu fais d'Alia ?

- Oui ! S'insurgea-t-il. Lola, une peluche super douce qui ne me quitte pas la nuit, ce qu'Alia fait des fois. Et je te ferais dire que...

Le monde s'arrêta de tourner, je perdis mon sourire et ma joie de vivre. Mon cœur disparût et me sentis indéniablement seul, comme abandonné. J'eus du mal à respirer, ma gorge me faisait extrêmement souffrir, ma tête allait exploser, j'allais mourir. J'étais conscient que mon corps à moi, n'avait rien, ce n'était pas une douleur physique mais psychique. Je me mis à hurler sans m'en rendre compte. Quelqu'un souffrait et nous étions liés, peut-être était-ce elle ? Si proche ? Impossible. Max était né près d'elle pourtant, pourquoi pas moi ? Malgré la joie qui me parvint de peut-être connaître la position de mon âme-sœur, si c'était bien elle, elle souffrait et allait bientôt mourir. La rage s'empara de moi et je fonçai dans les bois. Son regard m'apparut, vert empire, magnifique. Pourtant il était dénué de joie, ou même d'émotion. La rage prît possession de mon être et je grognai avant d'accélérer mais quelque chose me percuta de plein fouet. Max et moi roulâmes dans la forêt et je tentai de le mordre.

- Dégage. Je claquais des dents. Dégage.

- Non ! Il hurla en m'évitant, on se releva pour se juger. On est à vingt mètres du territoire des chasseurs. Qu'est-ce qui t'arrives ?

- Elle... Elle va mourir. Haletai-je.

- Là, tu la sens ?

Je me reconcentrai sur mes émotions, je ne me sentis pas seul, abandonné ou triste, ni en colère.

- J'n'en sais rien. Répondis-je. Ça m'a fait l'effet d'un coup de poignard et d'abandon soudain. Je l'ai vue... Je l'ai vue mourir Max.

You Versus MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant