Nekor

24. La vulnérabilité 🔞

(⚠ Âmes sensibles s'abstenir pour ce chapitre ⚠)

          En entrant dans la chambre d'hôtel, je découvris une magnifique pièce luxueuse et moderne, comptant un salon, une salle de bain ouverte, avec douche à l'italienne, un grand lit king size, un écran plat ainsi qu'une grande baignoire balnéo pour deux personnes. Une immense baie vitrée donnait également accès à une terrasse, dans le fond de la chambre. J'étais comme un enfant émerveillé, le soir de Noël. Je me mis à courir dans les quatre coins de la pièce, examinant chaque détail, plantant John et Nekor seuls dans l'entrée.

          ▬ Ne casse rien, Hiro ... Grogna mon maître, en se déchaussant et en retirant ses lunettes de soleil.

          Il fit signe à son garde de les laisser et il s'éclipsa aussitôt, laissant les deux valises pleines à craquer dans le corridor. Je me laissai retomber dans le canapé, face à la gigantesque télévision, et je voulus l'allumer à l'aide de la télécommande mais Nekor me la prit des mains. Il la jeta plus loin dans le divan, me laissant perplexe, et il défit adroitement sa cravate, ainsi que chaque bouton de sa chemise. Il se pencha ensuite au-dessus de moi, une main posée contre le dossier derrière moi et un genou sur le canapé. Je déglutis bruyamment, les poings serrés.

          ▬ Je t'en prie, Hiro ... A-t-il chuchoté, le regard suppliant et le ton vibrant. Aide-moi à penser à autre chose ...

          ▬ J'ai peur de ne pas savoir comment m'y prendre ...

          ▬ Tu sais le faire, j'en suis sûr.

          Je pris une grande inspiration et attrapai la ceinture de son pantalon, avant de l'en défaire et de baisser sa braguette. Il voulut se mettre à ma hauteur, probablement pour une pénétration, mais je l'arrêtai aussitôt en lui maintenant les hanches face à moi. Il fronça les sourcils, dubitatif et sans prévenir, j'enfournai sa verge dans ma bouche, le faisant sursauter, les doigts se resserrant sur le dossier. Il voulut me repousser, en posant sa main sur mon épaule.

          ▬ Non ... Je ne parlais pas de ... ça ...

          Il grogna de plaisir, avant de laisser tomber l'idée de m'arrêter, tandis que j'accélérai de plus en plus mes va-et-vient. À vrai dire, moi qui n'avais jamais fait une chose pareille, j'avais peur de lui faire mal avec mes dents ou de mal m'y prendre, l'empêchant de jouir dans ma bouche. Mais ses gémissements plaintifs m'avertirent que je ne m'y prenais pas si mal que ça et étrangement, il paraissait même plus expressif que lors de ma première fois. Probablement qu'il était plus sensible à ce genre de manipulation car cela ne lui arrivait pas souvent. Il m'attrapa fermement les cheveux, me guidant dans mes mouvements, et m'accompagna de gestes du bassin.

          Il appuya son bras contre le mur derrière le canapé et posa son front dessus, tentant de calmer ses gémissements et ses pulsions.

          Je ne savais pas exactement ce que je provoquais à l'intérieur de son corps mais cela semblait lui faire follement perdre la tête. Soudain, il poussa mon crâne contre sa verge, me l'enfonçant dans la gorge, et je me tétanisai, ne sachant pas du tout où était ma limite de profondeur. Il me fit légèrement tousser mais malgré tout, je tins le coup, ce qui me surprit moi-même. Je n'étais pas si mauvais que cela, finalement.

          Un gémissement plus fort se démarqua soudainement des autres, l'obligeant à poser sa main contre sa bouche pour étouffer ses cris, et il m'éjacula abondamment dans la bouche. Il ralentit brusquement les mouvements et tomba à genoux au pied du divan face à moi, m'enlaçant de ses bras.

          ▬ Seigneur, Hiro ... Tu m'as emmené au septième ciel. J'aurais jamais cru qu'un jeune garçon comme toi pouvait aussi bien su...

          Il s'interrompit brusquement, relevant la tête vers moi, le regard inquiet.

          ▬ Oh merde, faut que tu craches ça au plus vite, va dans la salle de ...

          ▬ ... J'ai avalé. L'ai-je interrompu, le visage blasé. C'est un peu salé.

          Il fronça les sourcils, entrouvrant ses lèvres, et ses joues virèrent au rouge vif. Cela me fit sourire. Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil. Le grand Nekor si puissant et téméraire en train de rougir suite à un ébat inhabituel.

          ▬ On ne m'avait encore jamais fait ça ... A-t-il soufflé, en se couvrant le visage de ses mains, embarrassé par les images qui lui revenaient probablement en tête. Je me sens bien trop vulnérable durant une fellation : on ne sait jamais ce que mes marqués pourraient avoir dans la tête. Je préfère toujours avoir le contrôle sur l'action.

          Les images de la fameuse nuit me revinrent à l'esprit, alors qu'il me tenait fermement la nuque, en me matraquant de coups de bassin, me faisant crier. En effet, il semblait bien moins vulnérable lors de ce genre d'actions. Dans ce cas-là, j'étais plus sa victime qu'autre chose. Face à ce souvenir, un sourire m'échappa, le rendant perplexe.

          ▬ Mais à moi, tu m'as fait confiance ... Ai-je doucement murmuré.

          ▬ Tu es différent.

          Il posa son front contre mon torse, resserrant son étreinte autour de mon corps, et se mit à respirer de plus en plus lentement, comme s'il était sur le point de s'endormir sur moi. Maintenant que je lui avais changé les idées et qu'il avait plus ou moins oublié l'assaut de ce matin, il semblait à bout d'énergie. Aussi vulnérable, comme ça, il avait l'air d'un véritable enfant. Je me décidai à me laisser aller avec lui, fermant les yeux et caressant doucement sa chevelure.

          ▬ Je crois que je vais bientôt mourir, Hiro ...

          Je tressaillis, rouvrant brusquement les yeux.

          ▬ Quoi ?

          ▬ Je sens que je vais mourir. Je le sens, c'est tout. De toute façon, dans tous les cas, j'aurais bien vécu.

          ▬ Hé, Nekor ! Me suis-je écrié en lui attrapant le visage et en l'obligeant à me regarder. Tu ne vas pas mourir. Tu m'entends ? Je refuse. Je refuse que tu me quittes.

          ▬ Le fait que tu ne consentes pas à cette idée ne veut pas forcément dire que je n'y passerai pas. A-t-il ricané, comme rassuré par ma tristesse et mon inquiétude.

          Il s'attendait sûrement à ce que je ne bronche pas, que je ne panique pas face à l'idée de le perdre. Mais j'avais fait tout l'inverse. Devrais-je lui dire ? Que je l'aimais ? Il m'en voudrait probablement si je lui disais. Mais d'un autre côté, il ne le saura peut-être jamais si je ne lui dis pas maintenant, tout de suite. Peut-être allait-il vraiment mourir comme son père, face à la Siera. 

          Non, je refusais d'y croire. Ce n'était pas n'importe qui. Il s'agissait de Nekor, celui que l'on qualifiait d'immortel, malgré sa vulnérabilité. 

          J'aurai encore plein d'autres occasions de lui exprimer mes sentiments, j'en étais sûr.