Chapitre 9

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3 ans plus tôt


Je venais d'entrer à la fac. C'était une toute nouvelle vie qui s'offrait à moi, avec le départ de la maison familiale pour un petit appartement. Une nouvelle ville aussi, dans laquelle je prenais doucement mes marques. Je ne connaissais personne, et je n'étais pas très douée pour me faire des amis. Je m'en étais fait quelques-uns, mais, à mes yeux, il s'agissait davantage de  connaissances que d'amis proches.


Je me sentais un peu seule. J'avais beau tenter de me convaincre du contraire, ma famille me manquait. Je me sentais seule, perdue. Chaque soir, j'hésitais entre me dépêcher de rentrer chez moi pour être au calme et traîner un peu pour ne pas me retrouver avec ma solitude.


Mais un soir, je l'ai rencontré. Ou plutôt, j'ai voulu éviter de le rencontrer : j'arrivais à mon étage, le nez dans mon sac pour retrouver ces fichues clés, quand j'avais relevé brusquement la tête,surprise d'entendre quelqu'un tambouriner sur une porte. J'hésitais entre lui faire un sourire courtois et baisser les yeux. Remarquant l'agressivité avec laquelle l'inconnu cognait à la porte, j'avais choisi la deuxième option. Je l'avais contourné le plus furtivement possible, priant pour ne pas attirer son attention tandis que je me dirigeais vers mon appartement, deux portes plus loin. Heureusement pour moi, il ne m'avait lancé qu'un regard menaçant avant de se focaliser de nouveau sur la pauvre porte, ponctué d'un raffiné « OUVRE, PUTAIN ! ».Avec un soupir de soulagement, je m'étais adossée au mur après avoir fermé ma porte à double tour. On peut dire ce qu'on veut sur l'attirance des filles pour les bad boys dans les romans, en vrai, ils foutent la trouille. Enfin, dans mon cas. Je préférais me terrer chez moi jusqu'à la fin de mes jours plutôt que lui faire face de nouveau. Alors quand j'ai cessé de l'entendre tenter d'enfoncer la porte depuis le couloir, j'ai poussé une fois de plus un lourd soupir de soulagement. Jusqu'à ce que j'entende des bruits de pas se rapprocher. J'avais cessé de respirer, priant silencieusement pour qu'il fasse demi-tour, vers la sortie. Mais non. Les pas s'étaient arrêtés devant ma porte. Puis les coups avaient résonné contre le bois, faisant trembler jusqu'aux murs de mon appart'.

Quitte à tout sacrifierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant