Chapitre 16

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Les rayons du soleil qui filtrent à travers la fenêtre me plongent en pleine confusion, et je mets quelques instants à me rappeler que le mercredi matin, je n'ai pas cours. J'émerge  doucement, trop doucement pour me préparer psychologiquement à retrouver le petit collé à ma poitrine, complètement endormi.

Son corps remue au rythme de sa respiration paisible, et je fais de mon mieux pour ne pas le réveiller tandis que je remonte affectueusement la couverture sur ses épaules. J'attrape mon téléphone sur la table de nuit, et je ne peux pas résister à prendre une photo. Je souris comme une idiote, soulagée de son changement d'attitude. Apaisée, je repose la tête sur l'oreiller, je resserre mon étreinte sur le corps chaud du petit, et me rendors.



Je suis à nouveau réveillée par Léo qui s'agite, essayant discrètement de se dégager. Quand il réalise que je l'observe, le rouge lui monte aux joues, et il achève de s'écarter. Je renonce à me vexer quand je vois son air penaud. À la place, je lui fais un grand sourire avant de lui ébouriffer les cheveux, ce qui semble le rendre encore plus perplexe.

Je sors de la chambre pour préparer le petit déjeuner, un peu déçue qu'il ne me suive pas.Mais quand il arrive, maladroitement, portant le t-shirt que je lui avais passé pour remplacer celui de Thomas, je dois me retenir de toutes mes forces pour ne pas le prendre dans mes bras. Je commence à débloquer grave, mais jamais je n'aurais pu imaginer qu'un gosse puisse être aussi mignon.

Le reste de la matinée se passe sans encombre, et je regrette presque de devoir me séparer de lui pour partir à mes cours de l'après-midi. Après une bonne centaine de recommandations, allant de l'interdiction d'ouvrir à qui que ce soit à l'endroit où sont rangés les goûters, je file en cours.

Malheureusement pour moi, j'avais complètement oublié qu'il y avait un travail à préparer. La panique me coupe la respiration. Je prie chaque seconde pour ne pas être interrogée, fuyant le regard de l'enseignant dès qu'il se pose sur moi. Ce qui ne me sauve pas, au contraire : mon petit manège me vaut d'avoir à avouer que je n'ai rien préparé. Remontrances de l'enseignant, regards moqueurs... Ça ne me ressemble pas. Je passe le reste de l'heure à broyer du noir, comptant les secondes qui me séparent de la fin du cours. L'image de Léo m'attendant sagement à l'appartement, se languissant de mon absence — bon, j'exagère un peu, mais un peu de flatterie à l'ego n'a jamais tué personne — me remotive d'un coup. Un raté dans mon cursus ne va pas me tuer. Ma priorité actuelle, c'est lui.


Je rentre chez moi à la vitesse de la lumière, faisant sursauter le petit, assis sur le canapé, un livre dans les mains. Livre qu'il s'empresse de cacher dans son dos, son visage virant subitement au cramoisi.

Amusée, je m'approche, pour découvrir que ce n'est pas vraiment un livre comme je l'avais cru tout d'abord, mais plutôt un album photo... Dont une bonne partie concerne Thomas. J'envoie valser mon sac de cours, et m'assieds à côté du gamin, entreprenant de lui expliquer les  circonstances de chacune des photos. Les yeux du petit se mettent rapidement à briller à chaque petite anecdote sur l'autre idiot, lui accordant une attention et une adoration totales.

— Tu l'aimes vraiment beaucoup hein ?

J'éclate de rire en le voyant hocher vigoureusement la tête. Éclat de rire bien vite stoppé par une série de coups frappés à la porte.

Quitte à tout sacrifierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant