Chapitre 43

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La tête enfouie au creux de mes coudes posés sur mes genoux, je perds la notion du temps. Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça, l'esprit vide. Enfin, j'essaie de me vider l'esprit, refoulant mes états d'âme, mes sentiments contradictoires, ma peur du changement. Je voulais que notre relation reste platonique pour toujours, mais plus je suis près de lui, plus je me rends compte que c'est impossible.

Les secondes passent, et je commence à avoir un peu honte de mon comportement, ce qui me donne encore moins envie de sortir. Pourtant, dès que j'entends la petite voix fluette de Léo murmurer un « Linda... ça va ? » inquiet à travers la porte, je bondis sur mes jambes et ouvre la porte avant même de prendre conscience de ce que je fais. Le gamin a un petit mouvement de recul, mais un large sourire rassuré éclaire son visage. Derrière lui, à moitié caché par l'angle du mur, j'aperçois Thomas, qui se dandine d'un pied sur l'autre, visiblement mal à l'aise. Il finit par s'approcher, se passant une main dans les cheveux et fixant le sol quand il commence à s'adresser à moi :

— Désolé. J'suis peut-être allé un peu loin, j'espère que je t'ai pas fait mal...

J'ai la gorge encore trop serrée par mes angoisses pour dire quoi que ce soit, mais à défaut, je me hisse sur la pointe des pieds pour lui claquer un baiser sur la joue. Je le plante là, prenant Léo par la main pour l'entraîner vers la cuisine. C'est au contact de sa main froide que je réalise qu'il n'a toujours pas changé ses vêtements trempés par la neige. J'interpelle Thomas, complètement bloqué au même endroit, se tenant la joue de la main, cherchant visiblement une explication à mon comportement bipolaire.

— Vous êtes gelés, allez prendre un bain !

Thomas, encore tout confus, hoche la tête et s'exécute, embarquant Léo. Ils sont assez rapides, et je peux prendre un bain à mon tour. Quand je sors de la salle de bain, ils sont tous les deux assis bien sagement dans le canapé, à moitié somnolents. Esquissant un sourire, je prépare trois tasses de chocolat chaud et fonce les rejoindre, poussant un soupir de contentement quand mon corps entre en contact avec le canapé moelleux.

Quitte à tout sacrifierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant