Chapitre 50

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Le médecin finit par se calmer, se forçant à respirer profondément, mais il maintient toujours Léo dans les airs. Ce dernier, bien qu'à court d'énergie, continue de se débattre faiblement, de grosses larmes coulant sur ses joues. Bien sûr, je ne tolère par qu'il ait mordu Marc, mais il paraît si désespéré que je supplie le quadragénaire de le lâcher. Chose qu'il refuse, argumentant qu'il « ne peut pas laisser un tel sauvage appuyer davantage sur mes blessures ». Les larmes aux yeux à mon tour, j'insiste, et il finit par céder, en partie : il repose Léo au sol, mais le maintien toujours en place.

Alors, je fais mine de me lever, et le médecin finit par le lâcher. Léo se jette sur moi à nouveau, tremblant de tous ses membres. Marc semble reprendre doucement ses esprits, et semble même tout confus de s'être tant emporté. Heureusement, l'arrivée de Marine, à bout de souffle, met fin à ce silence pesant, seulement ponctué par les sanglots de Léo.

Marc profite de l'occasion pour m'adresser un petit signe de tête avant de s'éclipser discrètement. Il faudra que je m'excuse pour le petit plus tard, mais pour l'instant je choisis de reporter mon attention sur Marine, qui commence tout juste à reprendre son souffle.

— C'est un vrai labyrinthe ici ! Impossible de se repér...

Elle s'arrête en plein milieu de sa phrase, me dévisageant, bouche bée, les larmes aux yeux. Décidément, je dois avoir une sale tête.

Avant même que j'aie le temps de faire semblant d'être vexée, elle se jette à mon cou, manquant d'écrabouiller Léo au passage.

— Mon Dieu tu m'as fait une de ces peurs ! Me refais plus jamais ça ! Tu vas bien ? Tu as mal ? OH MERDE, TA JAMBE !

Je grimace face au taux de décibels croissant, retenant un sourire pour éviter de perdre toute ma crédibilité de grande blessée. Mais j'ai pitié de Marine, et j'essaie de la rassurer comme je peux, faisant abstraction de ma propre peur quant à ma situation. Car même si j'ai l'esprit un peu embrouillé, je me rends bien compte des difficultés à venir : dans combien de temps pourrai-je remarcher normalement ? Comment vais-je m'occuper de Léo, dans cet état ? Comment je vais faire pour la fac ? Une multitude de questions, toutes plus insolubles les unes que les autres, tournent dans ma tête, me filant presque la nausée.

Quitte à tout sacrifierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant