Chapitre 52

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3 ans plus tôt


C'était quelque temps après ma foulure, quelque temps après avoir commencé à fréquenter Léo. Le Léo au bonnet gris, qui réquisitionnait ma salle de bain. D'ailleurs, c'était arrivé peu après notre dispute, quand il avait fini par dormir chez moi, bourré, et qu'il m'avait pris pour une conquête d'un soir. Après une bonne gifle pour lui rafraîchir les idées, il était parti sans demander son reste et n'était pas réapparu depuis. J'étais enfin débarrassée de lui.

Non, sa présence ne me manquait pas, pas du tout. J'étais passée à autre chose, préférant oublier ce passage désagréable de ma vie. Mais bon, comme d'habitude, ce que je veux et ce qui arrive sont deux choses bien différentes.

Je rentrais tranquillement de la fac. Comme à mon habitude, j'avais dépassé le premier bâtiment de la résidence pour rejoindre le second, où se trouvait mon appartement. Mais, avant que je puisse atteindre le deuxième immeuble, j'avais entendu des voix, comme si on m'interpellait.

J'avais ôté un écouteur et tourné la tête en direction du bruit, qui provenait du passage séparant les deux bâtiments. Deux types à l'air louche me faisaient signe de m'approcher d'eux, à renfort de grands gestes et d'interpellations faussement flatteuses. Un frisson m'avait parcouru des pieds à la tête : je ne supportais pas ce genre de types. Ils me paraissaient toujours complètement imprévisibles, et je n'avais aucune idée de comment les gérer, alors, en général, je restais à l'écart.

Sans trop savoir comment m'en sortir, j'avais fait comme si je ne comprenais pas qu'ils s'adressaient à moi en particulier, bien que j'étais seule dans la rue. J'avais remis mes écouteurs et leur avais tourné le dos... pour me retrouver face à un troisième type, plus grand, plus menaçant.

J'ai failli rire à ce moment là. J'étais en plein cliché, ce n'était pas possible. Dans mon monde à moi, ce genre de chose n'arrivait pas. Pas dans la vraie vie. Se faire interpeller dans la rue par un petit groupe de mecs qui se prennent pour des caïds ? Je réservais ça aux films.

L'expression du troisième type m'a vite fait passer l'envie de rigoler.

Quitte à tout sacrifierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant