21 - Plonger dans l'obscurité

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Avertissement: Langage vulgaire et citron.

« On ne trouve pas les perles sur le rivage. Si vous désirez en trouver une, vous devez plonger. » Proverbe chinois.

      Gabriel picole et fume, caricature de lui-même. Il caresse paresseusement la tête de la jeune femme agenouillée entre ses jambes, largement écartées. Cette dernière se débrouille plutôt bien, même s'il a connu mieux. Ennuyé, il se laisse aller contre le canapé et ferme les yeux, appuyant plus fortement sur ses cheveux, s'enfonçant de force au plus profond de sa gorge. Subitement, deux yeux bleus azur apparaissent derrière ses paupières closes, merde ! Encore lui, toujours lui !

Honteux, Gabriel pense encore à Lucas, il repense à sa petite bouche si sensuelle à la place de celle de la jeune femme. Il ne lui en faut pas plus, dans un long râle, il se libère dans la bouche de cette dernière et la repousse aussitôt.

-Prend tes vêtements et barre-toi, je ne suis plus intéressé.

La jeune femme hésite un peu mais comprend que le beau blond ne souhaite plus sa présence, humiliée elle se rhabille et quitte l'appartement en claquant violemment la porte. Ses mecs qui offrent monts et merveilles en soirée puis te jette comme un kleenex après une pipe, pathétique!

Se réajustant, Gabriel se recoiffe en buvant à même le goulot sa vodka, il est tellement las. Il se penche et sniffe sa dernière ligne de blanche sur le plateau en verre de la table basse, la vie est une pute. Il a Lucas dans la peau, ancré dans son corps et son âme, qui croyait-il tromper ?

Coucher avec ce mec a été l'erreur de sa vie, il ne pourra plus jamais sortir cet instant de sa mémoire. Lucas, splendide dans sa nudité parfaite, étendu sous lui et gémissant à chacune de ses caresses, si sensible et réceptif ! Si timide et effronté à la fois ! Il repense encore à ses petites mains effarouchées sur son sexe et à sa bouche insatiable. Le petit brun cache bien son jeu et Gabriel est tombé dans le piège...

A peine sorti de l'appartement, il n'avait qu'une envie, y retourner et se jeter à nouveau sur lui! Depuis, il n'est plus que l'ombre de lui-même, à l'image de Lucas. Le psy l'a a l'œil aussi, il ne manquait plus que ça !

Du coup, maintenant à la fac il se tient à carreau. De toute façon, il ne s'approchera plus du beau brun, il a vraiment merdé.

Il a profité de lui impunément, pour la première fois il a des remords car il sait qu'il n'aurait pas du détruire cette innocence. Lucas a des sentiments pour lui, pour le plus jeune ce n'était pas que du sexe...

Je suis tellement lâche ! Je suis parti comme un voleur au petit matin, alors que son beau regard clair m'a exprimé son amour toute la nuit. Je ne vaux pas mieux que « lui », comme lui, j'ai arraché l'innocence d'un autre et agi comme un prédateur. Je suis un monstre.

***

Lucas dépose Lili sur son arbre à chat et reprend ses révisions, assis à son bureau. Son père est parti la veille pour passer son nouvel an en Normandie avec un « ami », le mystère s'épaissit et Lucas voudrait vraiment savoir qui rend son père si heureux. Le pire c'est que sa mamie, cette commère, sait quelque chose et ne veut rien lui dire !

C'est scandaleux, c'est son père après tout ! Mais comment lui reprocher ses secrets ?

Lui-même ne lui dit rien plus rien depuis sa nuit avec Gabriel. Il ressent soudain une grande fatigue lui tomber sur les épaules, tout lui semble si sombre d'un coup. L'Amour c'est donc cela ? Souffrir sans discontinuer, perdre toutes ses illusions ?

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