Revivre

28 - Je regrette.

         Florent passe une dernière fois sa langue sur la lèvre inférieure du plus jeune, le mordant doucement puis se recule. Il admire l'air ravagé d'Adrien, celui-ci est tellement avide, si le mécano lui demandait il est sûr que l'homme s'offrirait à lui tout de suite !

Et pourtant, rien.

C'était agréable, mais franchement fade et sans saveur.

Florent ne ressent rien, Adrien est sexy et séduisant, il a dix ans de moins que lui et il vient de l'embrasser ardemment. Résigné, Florent constate que c'est le calme plat dans son boxer et dans son cœur. Pas de bouffée de chaleur, ni de palpitations, aucune envie d'aller plus loin...Pire, il a conscience de trahir Pascal, il a juste mal au ventre et envie de vomir, il ne veut que lui.

Avec cette expérience, Florent comprend deux choses, c'est en effet très gratifiant de séduire des hommes plus jeunes. Et il n'est pas attiré par n'importe quel individu de sexe masculin, même si ce dernier est un beau mâle dans la fleur de l'âge.

Dans sa tête, il ni y a que des images de Pascal, de leur étreintes brulantes et ses gémissements virils remplacent ceux d'Adrien. Il est complètement accro à son sexy prof, son corps l'appelle et rien que ces souvenirs suffisent à lui donner une gaule monstrueuse.

Il regarde Adrien monter dans sa voiture et quitter le parking, oui, il ne peut nier la réalité. Il aime Pascal, il lui appartient et aux vues de leur dernière discussion, l'avenir s'annonce très sombre.

***

Pascal fonce a plus de 90km/h sur le périphérique parisien, il se moque du code de la route, il est hors de lui. La colère le fait trembler, il s'accroche au volant en grinçant des dents. Il est passé au garage afin de voir Florent, il voulait lui proposer d'aller avec lui chercher le petit ce soir. Il revoit l'affligeant spectacle que lui a donné son homme.

Oui, son homme, dans les bras d'un autre ! Un mec accroché comme une sangsue à son beau mécano, et le bougre avait l'air bien heureux de la situation ! Pour preuve ses mains sur les miches du jeune bellâtre.

Ça fait mal, très mal. C'est sa façon de se venger ? Va-t-il tourner la page sur eux aussi facilement ? Pascal est perdu et en colère. Il pense à ses nombreux plan culs, il est tenté d'en appeler un tout de suite afin d'extérioriser toute cette colère et de rendre la monnaie de sa pièce à Florent.

Malgré sa colère il sait très bien que coucher avec un autre homme détruira irrémédiablement ses chances de revenir avec Florent. Ce dernier est bien trop exclusif et jaloux pour accepter cela, le psy ne prendra pas le risque, même si le mécano mériterait une bonne leçon! Il ne veut pas agir par impulsivité, contrairement à Florent, il n'a rien à se prouver lui.

Pire, un autre constat, amer, s'impose à Pascal. Ça lui apportera quoi ? Replonger dans ses travers ? Il n'en a même plus envie ! Merde, merde, merde !!! Il tape le volant en grognant férocement, même sa bite ne veut plus d'un autre homme...

Même mon corps ne m'obéis plus, je ne veux que lui, je ne suis même pas sûr de parvenir à bander pour un autre mec! C'est l'ironie du siècle, moi le grand Pascal, libertin par excellence, sans attaches et sans remords. Je deviens fidèle malgré moi, Florent s'est imposé dans ma vie et tout gravite autour de lui. Je l'aime et même si cet amour est à sens unique, je ne peux le trahir...

Il a besoin de parler, il se dirige vers l'appartement de sa petite sœur, elle saura le conseiller.

***

Cette dernière sautille sur le pas de son appartement, heureuse de voir son frère.

-Coucou toi, ça faisait un bail, tu étais trop occupé pour moi ! Lui reproche-t-elle en lui enlevant son manteau.