29 - Le retour au bercail.

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      Lucas essuie ses joues humides et serre farouchement sa petite chatte dans ses bras.

-Lili ! Tu m'as tant manqué...Mamie ! Hurle-t-il quand la vieille femme apparait dans l'entrée. Elle est solide comme d'habitude mais ses yeux sont rouges de larmes retenues.

Sans attendre une seconde, Lucas file vers elle et se jette dans ses bras. Florent est tellement ému quand il les voit tous les deux enlacés.

-Mon petit, tu as voulu nous abandonner ?

Irène n'est pas du genre à tourner autour du pot ! Mais sa voix tremble tant et se brise nette sur le dernier mot.

-Ho mamie, la vie est si dure parfois. Avoue Lucas en plongeant son visage dans le cou de la vieille dame. Ses sanglots déchirants se répercutent sur les murs de l'entrée. Incapable de lui répondre, la femme passe un long moment à câliner son petit-fils en caressant son dos et ses flans.

-Je suis là Lulu, nous sommes là pour toi...

Florent ne peut résister au regard suppliant de sa mère, sans attendre il les rejoint et de sa grande carrure les enlace tous les deux en les pressant contre son cœur. Son corps massif comme un rempart contre tout agresseur, il veille sur les deux lumières de sa vie.

Son fils est enfin rentré au bercail, sain et sauf, Florent a traversé l'enfer mais il voit enfin le bout du tunnel.

***

Irène entend la sonnette et se lève, Lucas est encore trop faible pour monter et descendre seul les escaliers alors c'est elle qui accueille le psy.

Tournant le verrou, la vieille dame admire le beau spécimen qui patiente sur le pallier, si elle avait vingt ans de moins elle en ferait bien son casse-croute! Elle comprend pourquoi Florent semble si malheureux, pas facile de renoncer à ce dieu vivant !

Lui souriant gentiment, elle l'invite à entrer.

-Irène Durez, la maman de Florent, Lucas vous attend mais prenons un café avant.

Pascal réprime un sourire, la vieille dame ne lui laisse pas vraiment le choix. Prenant place dans la cuisine, il accepte la tasse chaude et savoure la boisson alors qu'Irène parle de la météo.

-Bref, je sais pourquoi il vous a choisi, mais sachez que je ne cautionne pas votre attitude jeune homme.

Pascal se fige, la tasse à mi-chemin entre la table et sa bouche béante. Calmement il repose cette dernière et fixe la femme dans les yeux.

-Il vous a dit qui je suis ? Il n'y croit pas, c'est impossible !

-Florent ne me cache pas grand choses savez-vous, je n'ai aucun problème avec votre couple. Je veux seulement que vous preniez soin de mes deux petits, sinon vous aurez affaire à moi ! La veille dame grogne les derniers mots en pointant un doigt menaçant dans sa direction.

Pascal rigole en haussant les épaules,

-Bien sûr que je le veux, j'ai compris mes erreurs madame, mais pour ça il faudrait déjà que votre fils me laisse une chance !

-Voyons vous n'êtes pas débile non ? C'est vrai que mon fils est colérique et impulsif, il dit souvent des conneries mais il n'est pas méchant...Il n'avait jamais aimé avant, laissez-lui le bénéfice du doute. Je le connais et je sais qu'il est raide dingue de vous mais sa fierté est son premier défaut.

-Pas besoin de me le dire, je l'avais remarqué !

Aussitôt la vieille dame lui frappe la main avec sa cuillère brulante.

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