MAMAN, JE SUIS UN HUNTER (TOME II)

x Une amitié x

J'étais comme extirpée de la brigade fantôme, mais j'étais quand même bien contente que certains soient venus me chercher. Quel paradoxe.

Nous sommes rentrés tous les quatre à l'usine, comme si nous rentrions à la maison d'une certaine façon. C'était calme. Ils nous attendaient. Après avoir passé l'entrée de la grande pièce principale, tous les regards s'étaient posés sur nous, sur moi. Uvogin n'avait pas attendu pour raconter « l'exploit de Rima » : il avait raconté avec panache le duel, mon utilisation du nen. Il exagérait un peu, mais il restait dans le vrai. Pakunoda avait un petit sourire de dessiné sur ses lèvres, Machi aussi d'ailleurs. Franklin m'avait lancé un rapide clin d'œil et Farlan... Farlan m'avait pris dans ses bras. Il ne m'a rien dit, aucuns mots n'étaient sortis de sa bouche. Pour nos retrouvailles, il s'était contenté d'un câlin fort. D'un câlin qui signifiait beaucoup de choses.

Durant le repas, les membres de la brigade racontaient les derniers 15 jours passés. En fin de soirée, chacun vaquait à ses occupations.

Pakunoda – Je vais fumer. Lança-t-elle en quittant la pièce.

Farlan – Hum, heu, j'ai besoin d'aller prendre l'air.

Il me fixait, sans rien ajouter.

Moi – Oui, heu, bah, c'est bien.

Farlan leva les yeux au ciel.

Farlan – Est-ce que tu pourrais m'accompagner ?

Moi – Bah, pourq...

Farlan – Hmm !

Moi – Oui bon ça va je viens... Lançai-je timide.

Nous sommes sortis à l'extérieur, sous l'œil bienveillant de Pakunoda qui n'était pas loin de nous. Elle fumait une cigarette, admirant les étoiles dans le ciel.

Nous nous sommes assis sur un gros rochet qui était à quelques pas de l'usine désinfectée. La pierre était froide, tout comme l'air. J'avais passé mon menton sous ma chemise avant de rabattre ma cape autour de moi comme une couverture.

Je regardais Farlan. Il était silencieux. Il regardait le ciel avec une mine bien triste. Il se déchirait avec l'ongle de son indexe la peau morte de ses doigts. Il n'était pas comme ça, avant. Il n'était pas comme ça, avant que nous rencontrions ces gens.

Moi – Farlan je... Hum. Qu'est-ce qui se passe ? Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te tracasse. Tu n'es plus pareil depuis que...

Farlan – Je vais te parler, mais promets-moi de ne pas m'interrompre.

Moi – Je t'écoute.

J'avais déposé ma main sur la sienne. Il avait arrêté de se triturer la peau. Sa main s'était figée, mais il appréciait ce geste ; il avait esquissé un tout petit sourire.

Farlan – Déjà je, je suis content que tu ailles bien. Ces 15 jours j'ai pensé à toi, et avec ce qu'il s'est passé ce soir... J'ai eu un peu peur. Dit-il honteux. Mais, je n'aurais pas dû en fin de compte.

Moi – Plus Ultra...

Il souria un instant en laissant un soupir amusé s'échapper, avant de reprendre un visage neutre.

Farlan – Rima tout court... Souffla-t-il en se moquant de lui-même avec ce surnom. On est différent, tellement différent. Le jour et la nuit, rarement d'accord aussi, on le sait et pourtant...