Des détonations retentirent en dehors de l'entrepôt, sûrement les explosifs que nous avions mis en place. Le soulagement me gagna. Avisant les lieux, je me rendis compte que nous étions seuls. Lahra s'était évaporée sans laisser de traces. Dès qu'Arenht serait revenu à lui, je m'occuperais de son sort. Elle n'allait pas s'en sortir aussi facilement la garce. M'approchant du Décoloré, je lui assené un violent coup à la tête qui l'envoya dans les bras de Morphée, vengeant ainsi Arenht et mettant fin à ses hurlements. Mon partenaire ne bougeait toujours pas, gisant inconscient sur la table. J'entrepris de le libérer de ses entraves. Les cordes d'argent, serrées à l'extrême, avaient laissé des brûlures profondes sur ses poignets et à ses chevilles. À cette vue, la rage m'envahit de nouveau en songeant à la cruauté dont ils avaient fait preuve. Je ne mis pas longtemps à les lui enlever, de nouveau j'utilisais une force supérieure à la normale. Je pourrais peut-être même me transformer pensais-je avec espoir. Passant doucement la main dans ses cheveux, je tentais de le faire revenir à lui. Dieu merci, il ne lui avait rien injecté. Qui savait l'effet que ce virus aurait pu avoir... Maintenant que l'argent ne touchait plus sa peau, ils allaient récupérer plus vite. Quelques minutes après, il reprit connaissance, un grognement de douleur s'échappant de ses lèvres. Il se redressa tout en se massant le cuir chevelu.
— Merde alors. J'ai l'impression d'avoir la tête en compote. Qu'est-ce qui s'est passé, Bon Dieu ? maugréa-t-il.
— Arenht, tu m'as fait une de ces peurs, m'écriais-je en lui sautant au cou.
— Eh ! Doucement ma belle, j'ai beau être un loup-garou, un coup pareil sur le crâne ne s'efface pas aussi facilement.
Il m'enlaça tendrement avant de descendre de la table. Il examina alors la pièce attentivement.
— Tu ne l'as pas loupé à ce que je vois.
— Il n'a pas fait son malin longtemps. Lahra, par contre, s'est échappée, ainsi que ses acolytes.
— On la retrouvera, ne t'inquiète pas. Elle ne perd rien pour attendre.
— J'y compte bien. J'ai un compte personnel à régler avec elle.
Arenht me dévisagea attentivement, ayant noté la note meurtrière dans le son de ma voix. Il ne m'avait jamais vue aussi agressive.
— Elle a failli te tuer et pour ça, crois-moi, elle va payer.
Il s'en était fallu de peu et je ne m'étais pas encore totalement remise de la frayeur d'avoir était à deux doigts de le perdre. Mon cœur avait alors raté un battement, la vie et la mort, sur le fil du rasoir. Mes yeux s'accrochèrent aux siens. Il était bien là, les poignets portant les stigmates de ses chaînes, mais vivant, à mes côtés.
— Mais dit moi, ta force t'est revenue, non ? m'interrogea-t-il.
— Oui. Enfin, je crois. J'ai surtout eu de la chance qu'ils ne prennent pas la peine de me mettre des entraves en argent.
Des coups violents portés sur la porte de l'entrepôt interrompirent notre conversation.
— Je crois que la cavalerie arrive, commenta Arenht en souriant.
En effet, après un raffut du diable, la porte fut enfoncée, claquant violemment sur le sol alors que débarquaient nos amis, tous sur le pied de guerre, armes aux poings.
Je faillis éclater de rire en voyant leur tête face à la scène que nous offrions, Arenht et moi, debout au milieu du bâtiment vidé, à l'exception de ma victime, toujours sonnée au sol.
Declan marcha jusqu'à nous, le visage grave comme à son habitude. À sa ceinture pendait un lourd automatique noir.
— Eh vous deux, ça va ?
— ça va chef, répondit Arenht. À part que l'on est tombé dans une embuscade, orchestrée par quelqu'un que nous pensions bien connaître... Lahra.
— Oh la sal..., jura bruyamment Sheren.
— Nous aurions dû parler de nos soupçons plus tôt, intervint Antonh en me prenant à partie.
— Elle avait essayé, mais je ne l'ai pas écouté malheureusement, lui répondit son frère en baissant la tête.
Je lui serrais doucement l'épaule. Je ne lui en voulais pas. Elle avait bien caché son jeu et semé le trouble dans les esprits.
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Protège-moi - T.1 Pleine lune [Terminé]
ParanormalA 16 ans, j'ai échappé à une agression. Pour dépasser ce traumatisme, mes parents ont pris la décision de déménager. Aujourd'hui, je m'apprête à entrer à la fac. Un nouveau pas vers la normalité après m'être repliée sur moi-même. Pourtant rien n'es...