Chapitre 24.3

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Aucun bruit ne prévint de l'ouverture, juste l'intrusion de la lumière dans mon espace clos. Cette clarté ne menait pas vers la liberté malheureusement. Pour moi, elle était synonyme d'une descente vers les Enfers. Je me plaquais contre la paroi opposée, mouvement instinctif, mais risible. Ils n'avaient qu'à tendre la main pour me saisir. Ce qu'ils firent. Le revoir me pétrifia, même si son visage me tourmentait plus que nécessaire. Le Décoloré.

— Comme on se retrouve ma jolie, déclara-t-il d'un air enjoué. Tu nous as manqué, tu sais ? Surtout à mon ami. Apparemment vous avez des affaires à régler. Mais chaque chose en son temps.

Mes yeux s'agrandirent de terreur en avisant celui se tenant légèrement en retrait. Le frère de celui qu'Arenht avait tué, juste avant qu'il ne m'étrangle. La panique m'envahit. Je ne m'en sortirais pas vivante, pensais-je. Seule la sensation de la lame cachée sous ma jupe m'aida à ne pas craquer.

— Merci pour le colis M. Garman. C'est toujours un plaisir de faire affaire avec vous.

— J'aurais aimé avoir l'occasion de passer plus de temps en sa compagnie. Mais les affaires sont les affaires.

— Nous vous enverrons une compensation... en nature.

Le sourire gourmand de Garman faillit me faire vomir. Je ne savais pas si je devais m'estimer chanceuse de ne pas avoir à subir ses envies. Mon estomac se contracta violemment sous le regard malsain des deux hommes du Groupe L. Ils me tirèrent hors du renfoncement.

— Tu as changé de look, poupée ?

Je me gardais bien de répondre ou de me débattre sous sa poigne implacable. Je devais attendre la faille. En croisant les doigts pour qu'il y en ait une...

Le Décoloré m'entrava les poignets.

— Simple mesure de précautions. Même si nous savons que tu es dans l'impossibilité de te transformer. Viktor, occupe-toi de l'amener à la voiture pendant que je règle les derniers détails avec notre ami.

Je ne pus réprimer les frissons qui m'envahirent au contact de sa main contre mon bras nu. Il irradiait de fureur contenue. Dans l'ascenseur, je gardais la tête baissée, priant pour qu'il ne profite pas de ce tête-à-tête pour se venger. Arrivés dans le parking, il m'amena jusqu'à une berline noire. Le coffre s'ouvrit. Mon corps se crispa en comprenant où j'allais finir. Faisant fi de mes ridicules tentatives pour fuir, il m'attrapa comme un vulgaire sac et me lâcha dans l'ouverture avant de fermer le coffre. Dans le noir complet, je suffoquais.

Respire. Ferme les yeux. Pense à la meute.

Ma louve ne cessa de me transmettre sa force tout au long du trajet, alors que les cahots de la route se répercutaient durement sur mon corps. 

Protège-moi - T.1 Pleine lune [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant