Protège-moi - T.1 Pleine lune [Terminé]

Chapitre 23.4

Une nuit à me triturer la tête pour trouver quoi faire, des heures à me tourner et retourner dans mon lit, incapable de fermer les yeux sans voir son visage satisfait me narguer. Puis, aux premières heures de l'aube, une idée germa, prit racine. Un plan se forma, loin d'être parfait.

Tu es folle, vraiment. Cette pensée fut vite effacée, remplacée par l'euphorie des préparatifs. Le lendemain, j'allais au Complexe comme à l'ordinaire. Je devais avertir Doc de mon absence du lendemain. Ils me tannaient tout le temps pour que je prenne une journée de repos, c'était le moment d'en profiter. Durant le trajet, j'axais la conversation sur mon envie de me détendre une journée. Mon ami fut enchanté de cette initiative, surtout vu la tête de déterrée que j'offrais grâce à mon insomnie de la veille. Mon cerveau préparait mentalement la suite. Je repartirai avec une de mes lames et un système d'accroche à la cuisse fabriqué par Trenan. Il ne se doutait pas que j'en aurais l'utilité aussi tôt et fallait mieux qu'il l'ignore. Même si le matériel était à la disposition de tous, je me sentis mal à l'aise de subtiliser ces équipements. Un autre objet nécessitait aussi de faire preuve de discrétion : les clés de notre planque, gardées dans la Réserve. Heureusement elle se situait près de la salle de tir. Je profitais du créneau où ils se réunirent pour débriefer pour y faire un saut.

Une fois de retour à mon appartement, je préparais un sac avec le strict nécessaire pour ma mission en solitaire. Puis, j'appelais un taxi. Direction Toronto.

La conscience du danger ne me quittait pas d'une semelle. Ce plan était une folie. S'aventurer là-bas seule, sans renforts. En fait, je n'avais pas vraiment de plan. Je suivais juste l'une des suggestions émises à l'époque, infiltrer la cible. Après l'annonce de Lahra, il m'était impossible de continuer à rester spectatrice. Declan me passerait sûrement un savon quand je rentrerai, mais je décidais de m'en inquiéter en temps voulu.

Une fois arrivée en ville, je retournais au deux-pièces que Declan avait gardé. Un pied-à-terre dans cette ville où le Groupe L semblait avoir une partie de son réseau n'était pas négligeable. Je déposais mon sac et partis faire du shopping. C'était loin d'être mon activité favorite. Je n'allais dans les magasins de vêtements que par pure nécessité. Je m'engouffrais dans la première boutique et faillis en ressortir aussi sec.

Ne flanche pas maintenant.

Facileà dire. La vendeuse me regardait avec un sourire étiré à l'extrême. Je déglutisavant de m'avancer dans les rayonnages. Je dus me faire violence pour choisirune jupe et un haut bien loin de mes traditionnels jeans et tee-shirt. Dans lacabine d'essayage, je fis face à une inconnue dans le miroir. Un rôle.J'évitais de croiser le regard de la femme à la caisse, mal à l'aise. Une foisdans la rue, j'inspirais vivement. Il me restait encore les chaussures et lemaquillage. Le plus difficile était à venir.