Douce compagnie

Chapitre 4

Les jours passaient et chaque soir, Emilia préparait un repas pour deux et mettait une assiette au frais afin que Jisung puisse manger le lendemain et pour lui, c'était un vrai soulagement. Car autant se le dire, la nourriture pour phalanger n'était vraiment pas à son goût. Il mangeait donc son assiette le midi, quand la jeune femme n'était pas là et mangeait quelque chose d'autre la nuit, lorsqu'elle dormait. Quand elle était à l'appartement, il gardait son apparence animale et au fil des jours, il reprenait petit à petit sa place sur l'épaule d'Emilia qui acceptait à nouveau sa présence, à son plus grand soulagement.

Un jour, alors que le jeune homme était seul à l'appartement et sortait à peine de la douche – habillé cette fois –, il entendit des coups frappés à la porte. Pensant qu'Emilia avait probablement oublié ses clés, il se hâta d'aller ouvrir mais une mauvaise surprise l'attendait. Face à lui se tenait Alex. Il n'eut pas le temps de réagir que l'homme le frappa immédiatement en plein visage et força le passage, suivi par deux de ses amis qui empoignèrent Jisung au passage pour le coller sur une chaise qu'Alex avait installé au milieu de la cuisine entre temps. Celui-ci s'abaissa et s'appuya de tout son poids sur les jambes de sa victime qui leva légèrement la tête pour lui lancer un regard noir.

_ Qu'est-ce que tu veux ?

_ Ferme-la c'est moi qui pose les questions. Cracha l'autre. T'es qui toi ?! Je t'ai jamais vu rentrer ni sortir d'ici à part l'autre jour ! Comment tu fais ?!

Jisung parut surpris. Cela voulait dire qu'il espionnait Emilia ? Le jeune homme tenta de se débattre mais se prit une nouvelle droite en plein mâchoire, lui faisant cracher un mélange de sang et de salive, déclenchant les rires de ses brutes d'agresseurs. C'est dans ce genre de moments qu'il regrettait de n'être qu'un vulgaire petit animal et pas un énorme loup comme l'un de ses meilleurs amis. Alex prit soudain son menton et le força à lever la tête à nouveau pour lui infliger un violent coup de tête qui sonna le jeune homme qui commença à voir des étoiles. Il ne put rien faire lorsque les deux molosses qui accompagnait l'ex d'Emilia le jetèrent au sol pour le rouer de coups. Son calvaire dura un bon quart d'heure. Quinze longues minutes durant lesquelles ils lui jetèrent de nombreux coups de pieds, suivis de coups de batte de baseball et de coups de poings. Jisung tenta, de se concentrer pour appeler l'un de ses amis à l'aide mais rien à faire, il ne parvenait pas à garder le contrôle de son esprit. Soudain, les coups cessèrent et Alex prit une poignée des cheveux du jeune homme pour l'obliger, une nouvelle fois, à le regarder.

_ Remets mon bonjour à la belle Emilia.

Et sur ces mots, il frappa la tête du jeune homme contre le sol, le faisant perdre connaissance. Jisung n'aurait pu dire combien de temps s'était écoulé lorsqu'il entendit au loin le bruit de la porte d'entrée ouverte puis refermée plus ou moins délicatement. Puis, le silence. Un silence qui dura plusieurs minutes et pendant lesquelles il n'arrivait pas à bouger et pourtant, il pouvait sentir la présence d'Emilia qui venait de rentrer et qui ne semblait pas savoir quoi faire. Et honnêtement, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il savait à quel point elle avait peur du contact humain, et encore d'avantage s'il s'agissait d'un homme étant donné ce qu'elle avait subi. D'ailleurs, il ne s'attendait pas à sentir ses mains tremblantes se poser délicatement sur lui, une sur son épaule l'autre dans ses cheveux. Elle l'aida doucement à s'allonger sur le dos et laissa échapper un sanglot en voyant l'état dans lequel il se trouvait, ce qui surpris le jeune homme. Elle posa délicatement sa main froide sur sa joue et caressa doucement sa peau enflée à l'aide de son pouce.

_ Je reviens. Murmura-t-elle en se levant.

Emilia se dirigea rapidement vers la salle de bain pour prendre le nécessaire de soin et revint au plus vite auprès du jeune homme pour le soigner. Celui-ci ne put s'empêcher de grimacer lorsque la brune appliqua le désinfectant sur ses plaies mais se laissa faire, n'ayant de toute façon aucunement la force de lutter.