30: Rédemption

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Inko fît tourner le volant de sa petite voiture pour entrer dans le parking éclairé par les phares d'un bus scolaire, les lampadaires n'étant pas en fonction durant les vacances et les étoiles n'étant pas visibles car cachées derrière des nuages épais et porteur de neige.
La petite voiture blanche se gara sur une des innombrables place vide, phares allumés et moteur tournant, histoire de maintenir un minimum de chaleur dans l'habitacle. Izuku garda les mains sagement posées sur ses cuisses, regardant ses camarades arriver au compte goutte et se saluer chaleureusement à travers le pare-brise. Le grand bus qui stationnait à quelques mètres d'eux portait les couleurs de leur établissement et laissait échapper des volutes d'air chaud et de fumée à intervalles réguliers alors qu'à travers ses vitres illuminées d'une lumière jaune, le chauffeur grattait sa barbe de trois jours en parlant avec Aïzawa qui était adossé à la rambarde des escaliers et tenait distraitement un des sièges du premier rang.
L'adolescent détourna son regard d'eux pour observer ses camarades qui chargeaient leurs sacs et parlaient entre eux avec joie tandis que leurs parents les imitaient et discutaient entre eux de leur travail ainsi que de leur progéniture dont ils étaient tous si fier.

Izuku faisait tâche et il le sentait plus qu'à n'importe quel autre moment. Sa mère ne discutait jamais avec les autres parents, toujours trop occupée ou trop gênée pour oser s'exprimer et prendre le temps de se faire des amis. Lui n'avait jamais eut de quoi l'aider non plus, étant généralement le boulet de service, le sans-alter, le raté dont personne ne voulait comme ami. Il sentit que cette fois n'allait pas faire exception et qu'elle n'allait même pas daigner sortir du véhicule pour saluer Mitsuki qui riait avec la mère de Kirishima, bien qu'elle ne l'ait pas vu depuis au moins la saison dernière et que cette dernière soit sa seule vraie amie.
Le garçon aux cheveux verts humecta difficilement ses lèvres, une idée folle lui traversant l'esprit. Et s'il lui disait tout? Là, maintenant, sortit de nul part. Ils étaient seuls, isolés, personne ne pourrait l'interrompre et Marcus ne pouvait rien lui faire présentement. Ils pourraient même s'enfuir avec la voiture et ils seraient loin avant même qu'il ne puisse réagir.
- Maman, je dois te di- Mais la petite femme lui coupa l'herbe sous le pied sans s'en rendre compte, concentrée sur l'horloge numérique de sa voiture qui lui signalait qu'elle se mettait en retard.
- Il faut que tu y ailles mon chéri, je vais arriver en retard. Izuku glua ses lèvres entre elles et saisit son gros sac sur ses cuisses, embrassa sa mère sur les joues et lui dit qu'il l'aimait avant de quitter l'habitacle et de se prendre le vent glacial parsemé de flocons moqueurs de plein fouets. Ouais, personne n'aurait pût l'interrompre à par elle.

Le détenteur du One for All vissa ses écouteurs dans ses oreilles pour laisser la musique museler ses pensées et son sentiment de solitude et écrasa la fine couche de neige qui couvrait le parking pour rejoindre ses professeurs dont l'un marquerait sa présence sur une fiche. Il posa son sac All Might -celui qui était assez grand pour contenir de quoi rester une semaine au camps et qui avait survécu aux éclaboussures de sang, pas comme celui qu'il avait utilisé en Italie et sur lequel on voyait clairement l'empreinte entière de ses paumes et de ses doigts dans une couleur entre le carmin et le marron à cause d'une malheureuse fois où il s'était ouvert les veines trop profondément. Il avait voulu le nettoyer mais l'hémoglobine s'était incrustée et mélangée aux mailles du tissus, le rendant irrécupérable. Dès lors, il séjournait dans le dernier compartiment de son armoire et il cachait des compresses et autres soins dans ses nombreuses poches. Ce qui le dérangeait le plus à son propos était la coulée épaisse qui s'était étalée contre le visage jovial de son idole et qui lui donnait un air dérangé, perturbé, surtout à cause de son sourire trop grand et de la phrase à moitié lisible qu'il connaissait par cœur et qu'il criait: « La cavalerie est là! ». Il cligna rapidement des yeux pour chasser ces pensées et colla son sac contre d'autres en faisant attention à ne pas les bousculer.

Sous nos apparences trompeusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant