4:Bonne nouvelle

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Izuku a mal au cœur quand il arrive dans le grenier, son corps trop épuisé pour bien supporter la vitesse à laquelle il vient de grimper les marches, surtout après l'entraînement intensif d'All Might et son cours de sport cumulé.

Il ignore quand même ses cuisses qui le brûlent et le supplient de s'asseoir sur le lit contre le mur pour plutôt retirer sa chemise de ses doigts tremblants, bataillant avec ses boutons pour la passer par dessus sa tête et retirer son pantalon d'uniforme avant que son beau-père ne rentre dans la pièce et ne le déshabille sous ses termes.

Il garde tout de même son slip, ne voulant pas l'enlever s'il ne lui demande pas explicitement et attend en silence sans bouger, sentant sa respiration houleuse brûler ses poumons et essayant de la calmer alors qu'il est planté droit comme un i sur le parquet en observant le jour tomber complètement par la fenêtre entravée de barreaux. Il sent la chaire de poule sur sa peau nue.

Ses orteils essaient de s'agripper au bois du sol quand il entend le parquet grincer de l'autre côté de la porte et il n'a pas plus de quelques secondes pour se préparer avant qu'elle ne s'ouvre et ne révèle l'homme massif qui lui lance immédiatement un coup d'œil tranchant, vérifiant qu'il s'est bien déshabillé.

Izuku laisse son regard se poser sur lui sans se courber, retenant ses frissons anticipés et l'impulsion de son corps qui voudrait détaler et détourne les yeux quand il le voit sourire, ses pupilles étants descendues quelques secondes sur son corps avant de revenir vers son visage. Il avait presque réussi à oublier son trajet en bus.

Izuku a peur que ça le motive, que la vision des bleus que son camarade a infligé à sa peau soient vus comme une invitation, comme un désir de sa part d'en vouloir plus. Il le voit dans ses yeux: il se moque de lui, n'attendant rien de plus qu'Izuku lui dise que ce n'est pas ce qu'il croit, qu'il n'est pas dépendant de la douleur au point d'aller supplier ses camarades de le frapper.

Il ne dit pourtant rien. Il n'est pas sûr d'en avoir la force, ses cordes vocales soudées d'une manière qu'il aurait du mal à délivrer et la peur de le pousser trop loin l'ancrant un peu plus au sol. Il ne l'a même pas tapé ce soir, tellement peu qu'il a déjà oublié la morsure de la gifle sur sa joue et ça serait stupide de lui donner une raison de lui faire retirer son slip.

Il s'approche lentement, faisant trembler le sol sous ses pieds comme s'il avait besoin de lui faire savoir le poids de son corps à chacun de ses pas jusqu'à ce qu'il soit devant lui, lui cachant la lumière de l'ampoule de son corps qui se dresse comme un géant, son torse épais devant ses yeux alors qu'il l'enveloppe de son ombre, planant sur tout son être.

Il touche à peine son menton de ses immenses doigts qu'Izuku relève la tête pour le regarder dans les yeux, voulant empêcher le contact du mieux qu'il peut, l'esquiver, le réduire à un frôlement sans avoir à dire non pour ne pas souffrir. -Il ne veut pas- il n'a pas besoin qu'il le guide de sa main et l'homme sait que son contact le révulse, qu'il préfère s'attirer ses foudres en anticipant ses demandes pour limiter au possible le moindre contact entre eux. L'homme comprend, évidemment, mais se contente de prendre son visage entre ses doigts et de le caresser avant de le maintenir droit, feignant une affection qui lui donne la nausée.

- Je t'avais donné une règle simple, souffle l'homme, débouchant ses oreilles qui étaient devenues sourdes sous le silence sans qu'il ne s'en rende compte.

- Oui. Il cligne des yeux, ne pouvant pas s'en empêcher et profitant de cette fraction de seconde qui l'aide à moins voir l'homme en face de lui qui le tient toujours.

- Qu'est-ce que tu devais faire?

- Je devais rentrer avant la nuit.

- Et qu'est-ce que tu as fait?

Sous nos apparences trompeusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant