Chapitre 40: Marée basse

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Izuku regarde le sol en balançant ses jambes dans le vide. Le tapis rouge qui couvre la pièce a un peu perdu de ses pigments à cause de la grande fenêtre lumineuse qui donne juste dessus et qui les grignote. Même s'il commence à être usé, il ne détonne pas avec le reste de la salle d'attente qui reste très chic. D'où il est, il voit les pieds de la commode en bois sombre contre le mur d'en face et à côté d'eux, des pétales de rose qui sont tombés du vase aux motifs dorés.

Il soupire un bon coup en relevant la tête et observe les moulures au plafond en jouant avec ses manches. Il n'a pas envie d'être là et ça serait tellement mieux d'être en classe... Il vérifie qu'il n'a pas reçu de nouveau message de Kacchan mais il doit juste être entrain de suivre le cours. Il pense un instant qu'il devrait installer un jeu pour ce genre de moments où il n'a rien à faire à part attendre.

Il n'a pas le temps de lui renvoyer un message que la porte en bois en face de lui s'ouvre et qu'une femme typée méditerranéenne en robe noire lui sourit.

- On y va? Il hoche la tête et se lève pour la suivre dans un grand bureau.

La lumière rentre par la grande fenêtre qui lui fait face et la seule chose qu'il pourrait reprocher à la pièce est la plante en pot qui a l'air de mourrir de soif sur sa gauche. La femme aux cheveux noirs s'assoit au bureau et il voit son nom inscrit sur le petit chevalet doré.

- Izuku Midoriya, c'est ça? Demande-t-elle avec un sourire en ouvrant son dossier.

- Oui. Il est tout nerveux sur sa chaise et il regarde les tableaux de natures mortes suspendus aux murs beiges qui sont dispersés un peu partout dans la pièce.

- Maître Trelape, se présente-t-elle en lui tendant sa main qu'il serre maladroitement. J'ai un peu travaillé ton dossier en amont, c'est une grosse affaire et ça risque de nous prendre un moment. Son rouge à lèvre rouge sombre laisse apparaître quelques ridules aux coins de sa bouche quand elle dit ça.

Elle sort quelques feuilles en marmonnant avant de les reposer et croise ses mains manucurées sur le bois sombre.

- Il y a très peu de chances pour que je perde ce procès. Je vais être très franche avec toi, mon but ne va pas être de le faire condamner mais de faire en sorte qu'il prenne le plus possible. Il hoche la tête de nouveau mais elle perd son sourire.

- Il faut que tu te prépares mentalement à recevoir des questions très déplacées, la partie adverse va chercher les plus petits détails pour dédouaner ton agresseur.

- Ok...

- Tu ne dois pas paniquer, la seule chose que tu vas devoir faire, c'est éviter de perdre tes moyens.

- Mais comment? Demande-t-il enfin.

- Tu veux que je te donne un exemple? Il acquiesce et elle fronce les sourcils.

- Est-ce que vous avez dit non quand il vous violait?

- Oui... Répond-t-il en commençant à comprendre l'horreur que ça va être.

- À chaque fois? Il n'arrive pas à répondre. Après vos quinze ans, est-ce que vous pouvez affirmer avoir dit non à chacun des viols?

- Non... Il sent une pointe de honte monter en lui et fuit son regard.

- Est-ce que vous avez déjà initié un rapport sexuel avec votre beau-père?

- Non!

- Vous en êtes sûr? Insiste-t-elle. Il hoche la tête mais même s'il sait que c'est la vérité, il se sent quand même douter.

Sous nos apparences trompeusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant