Chapitre 43: La pie voleuse

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C'est étrange comme parfois les choses s'organisent et comment d'autres ne semblent pouvoir s'accomplir qu'à certains moments et sous certaines circonstances.

Appeler maman en est apparemment devenue une. C'est comme s'il se refusait d'y penser le jour mais que dès que la nuit vient et qu'il est enroulé dans sa couverture, la culpabilité frappe et il a besoin du son de sa voix.

Il s'est demandé si ce n'était pas son cerveau traumatisé qui avait associé sa mère qui l'appelle avec cette nuit terrible du trente-et-un janvier mais après réflexion, c'est juste que c'est plus facile de l'oublier quand il a des devoirs à faire, qu'il fait l'amour à Kacchan ou quand il fait le repas avec Masaru après une longue semaine de classe.

Il se détache de l'étreinte du blond et comme la première fois qu'il l'a appelé, il descend les escaliers de l'internat pour se coincer dans un bout du canapé et taper son numéro.

Il a toujours peur qu'elle ne réponde pas parce qu'il n'a pas vraiment le droit de lui parler et même si ça lui flanque la frousse de faire quelque chose qui pourrait nuire au procès, le goût des gâteaux de sa mère se retrouve presque dans sa bouche quand elle lui répond du même « allô » ensommeillé.

Il baisse la voix quand des bruits de pas traînants se font entendre dans les escaliers au bout de la pièce et il a peur que dans son entraînement, il n'ait parlé trop fort.

Une main sur le combiner, il se retourne pour faire face à son amant qui a dû se mettre en quête de le chercher quand il ne l'a pas trouvé dans le lit à ses côtés.

- Il est trois heures du matin, Zuzu. Grogne-t-il d'ailleurs en s'approchant de lui, s'affalant à moitié sur son corps dans une étreinte un peu ferme et à moitié consciente, juste dans l'optique où le vert irait mal et qu'il ait besoin de lui.

- Je sais... Chuchote-t-il en embrassant rapidement ses lèvres avant que la tête blonde ne se coince dans son cou. Je téléphone juste à maman.

Il n'a qu'un son étouffé en toute réponse et se reconcentre sur sa mère pour la rassurer.

- Pourquoi tu m'as appelé, mon chéri? Demande-t-elle après un petit temps durant lequel Izuku s'est assis sur les cuisses de son petit ami qui écoute leur échange d'une oreille distraite, bercé par leurs voix.

- Comment ça? Demande Izuku en sentant le noeud dans son ventre se serrer un petit peu.

- Je sais que tu aimes prendre de mes nouvelles mais je me doute que quelque chose doit te travailler, sinon tu n'aurais pas appelé si tardivement dans la nuit.

Le détenteur du One for All déglutit en silence, se laissant un peu de temps pour réfléchir et pour serrer les doigts de l'explosif dans les siens avant de lui répondre. Finalement, il est content que Kacchan se soit réveillé tout seul parce que ça sera peut-être plus simple à affronter à deux.

- Pourquoi papa s'est suicidé? Il sent le corps du blond se redresser contre lui pour mieux le tenir dans son embrassade et la respiration de sa mère être plus vive contre l'appareil.

- Merde... Entend-t-il à voix basse de l'autre côté du fils avant qu'elle ne se déplace quelque part.

- Ton papa, Hisashi... commence-t-elle avec ce qui ressemble à de l'affection dans la voix. Vous avez toujours eu le même rêve un peu fou de vouloir être héros.

Il ne répond pas, attentif à ce qu'elle dit, les doigts occupés à tirer sur les petites peaux autour de ses ongles.

- C'était pas longtemps avant sa mort. Souffle sa mère au bord du murmure. Il débutait à peine, je ne pense même pas que tu t'en souvienne.

Sous nos apparences trompeusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant