Rosario

Chapitre 23

Seul à la maison, je pensais de plus en plus à appeler l'inspecteur Gonzalez. Je m'étais bien installé sur mon canapé. Alors que je composais le numéro de l'inspecteur, j'entendis un bruit sourd provenant de l'étage. De suite, il me sembla entendre les marches de l'escalier grincer. Une soudaine angoisse monta en moi et une peur commença à contrôler mes émotions.

J'agrippa ma béquille et me dirigea vers l'escalier. La vue sur les marches à monter ne m'encourageait pas beaucoup avec cette cheville douloureuse. En revanche, je fus profondément soulagé de constater qu'il n'y avait personne dans les escaliers donnant sur les chambres.

Je commença à escalader les marches une par une grimaçant de douleur. Jamais je n'aurai pensé que ces marches seraient si difficile à monter un jour.

Je pénétra dans notre chambre en ayant pris soin d'allumer d'abord la lumière. Je ne rentrai jamais dans une pièce ou montait des escaliers sans allumer la lumière. Cela me réconfortait, certainement un trouble émotionnel de plus récupéré de mon enfance.

Rien d'anormal dans la chambre, le lit était tel que je l'avais laissé, rien de tomber ou de renverser, rien à signaler.

Je me dirigea ensuite vers la chambre d'Adélaïde. Dès que j'ouvris la porte, mon cœur s'accéléra brusquement et je ne respirai plus correctement. Il y avait de la terre au sol à différents endroits de la pièce. Je tentai de rester rationnel.

Mais ce matin, il n'y avait pas de terre quand nous avons réveillé Adélaïde, personne ensuite n'est monté dans la chambre et je suis seul

Nous avions effectivement un petit jardin, mais comment est-ce possible? Je ne pouvais donc pas être seul

Cette pensée me terrifiait.

Je redescendis troublé et perplexe de la chambre. Je me repositionna de la même manière sur le canapé.

Tout en me creusant la tête sur cet événement, je pensais que Marie aurait certainement une justification à toute cette terre présente dans la chambre.

D'ailleurs, je réfléchissais de plus en plus sur le fait de raconter toutes les apparitions étranges de Rosario et mes visions durant mon coma à Marie. Après tout, je ne lui ai jamais rien caché et je lui ai toujours fait une totale confiance.

Mais de quelle manière lui présenter les choses?

Je relativisais au bien fondé de la question quand soudain je sentis derrière moi comme une présence. Mes oreilles commencèrent à bourdonner et je ressentis un souffle derrière la nuque. Des sensations similaires à celles le jour de mon accident quand Rosario m'était apparu.

Je me retourna lentement évitant tout geste brusque comme pour me rassurer. Personne derrière. Mon cerveau devait me jouer des tours. Mon imagination créait ces bruits, ces sensations, ces visions, ces apparitions.

Je fus contraint et forcé de me rendre à l'évidence.

Rosario était là, près de moi, assis sur le canapé.

ENCORE MON IMAGINATION!!!

Reprenant mon calme, je réalisais alors que je savais enfin qui était ce petit garçon. Ces apparitions m'effrayaient toujours autant mais j'étais maintenant disposer à aider cet enfant.

- «Je sais qui tu es»

- «Que puis je faire pour t'aider Rosario?»

Comme d'habitude il resta muet avec son air abattu et ses yeux mélancoliques. Il me donna l'impression de vouloir me parler. Mais au moment où il ouvrit la bouche, je fis un bond de peur en arrière. Il avait la bouche remplie de terre tombant par morceau sur le canapé. Cette même terre présente dans la chambre de ma fille.