Chapitre 10

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Le trajet jusqu'à l'hôpital se fit dans un mutisme gênant. Chacun plongé dans ses pensées, les regards vides.

En arrivant, elles furent orientées vers une salle d'attente. José était entré un urgence au bloc opératoire. Un médecin urgentiste devait leur donner des nouvelles dès que possible.

Une attente insoutenable débutait, encore plus que pour le trajet jusqu'à l'hôpital. Des personnes souffrantes les entouraient.

«Quand vais-je me réveiller de ce terrible cauchemar?» se demandait, en boucle, Marie.

Elle devait sans cesse demander à Adélaïde de se calmer, de ne pas faire de bruit. Elle ne demandait qu'à voir papa d'où son excitation difficilement contrôlable. Elle commençait à poser beaucoup de questions.

Après plusieurs heures d'attente, plusieurs cafés absorbés et une petite Adélaïde assoupie, un médecin se dirigea vers Marie.

- «Bonjour Madame Pereira, je suis le médecin en chef Pedretti. Je sors du bloc opératoire, je viens vous donner quelques nouvelles concernant votre mari»

Ils formèrent alors comme un cercle autour du médecin comme une équipe autour d'un entraîneur divulguant de précieux conseils.

- «Votre mari a été victime d'un grave accident de voiture. Il a plusieurs coupures sur le corps et le visage, plusieurs ecchymoses et diverses fractures. Nous l'avons opéré en urgence. Il souffre de poli-traumatismes. Des organes internes se sont rompus provoquant une hémorragie interne que nous avons stopper et qui est sous contrôle. Le plus préoccupant est qu'il souffre d'une commotion cérébrale suite au choc. Il est plongé dans un coma profond, nous le gardons en soins intensifs au service de réanimation»

Marie avait l'impression d'avoir le poids du monde sur ses épaules.

- «A t-il une chance de s'en sortir docteur?»

- «Trop tôt pour le dire madame, les prochains jours sont capitaux. Nous pourrons alors avec plus de certitude nous prononcer. Vous pouvez le voir mais deux personnes maximum à chaque fois s'il vous plaît»

- «Merci docteur»

Adélaïde à moitié endormie et de manière inaudible demanda:

- «Il fait quoi papa? c'est quand qu'il vient?»

Marie répondit, après un temps de réflexion:

- «Chérie, papa a eu un accident de voiture, il a beaucoup de bobos et maintenant il doit se reposer, il fait dodo»

- «Papa n'a pas de bobos, je veux pas. Il n'en a jamais»

et de grosses larmes coulèrent sur ses petites joues.

Marie serra fort sa fille dans ses bras qui finit par s'endormir, chagrinée.

Au bout de quelques minutes, Marie et sa belle-mère s'engagèrent dans le couloir marqué réservé au personnel, réanimation. Pai refusant pour le moment de voir son fils dans le coma. Elles franchirent une double porte anti incendie et pénétrèrent dans une salle énorme avec près d'une dizaine de brancards. Tous étaient entourés d'une quantité incroyable de tubes et de différentes pochettes de liquides avec des inscriptions incompréhensibles. Marie eu l'impression de rentrer dans un laboratoire scientifique secret où de dangereuses et interdites expériences étaient menées.

Une infirmière s'approcha d'elles et leur demanda de la suivre.

La plus terrible image se présenta sous ses yeux. Jamais elle n'aurait cru de toute sa vie être confronter à une telle épreuve. Elle sentit la main de sa belle-mère serrée fort la sienne.

Il ressemblait à un ange endormie malgré ses coupures au visage et ses tubes le défigurant.

Elles fondèrent en larmes.

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