Chapitre 4

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Je sortais d'une séance de psychothérapie pour m'aider à évacuer mes angoisses et trouver un équilibre émotionnel durable.

Je consultais depuis plusieurs années maintenant un psychiatre pour lutter contre mes démons.

Je récupéra, ce jour-là, comme tous les jeudi et les vendredi ma princesse. Nous disposions alors d'une belle fin d'après-midi de printemps pour profiter du parc avec ses différents jeux et balançoires.

Je me tenais prêt d'un arbre en recul de quelques mètres de l'aire de jeux, mes yeux ne quittant pas mon petit trésor. Adélaïde effectuait des descentes de toboggan à un rythme effréné. Elle semblait ne plus avoir aucune logique, déconnectée du monde.

J'étais absorbé par l'ombre des branches qui dessinait, sur une belle pelouse verte pour la saison, une immense araignée. J'attendais impatiemment le moment où cette ombre allait prendre vie. J'endosserai alors le rôle de super héros qui a sauvé tous les enfants d'un animal diabolique venu d'ailleurs.

Loin de tout ça, mon attention revint sur ma petite fille et sur un individu étrangement vêtu qui allait d'un banc à un autre. Il paraissait particulièrement nerveux. Je constata le rythme effréné de sa jambe droite battant le sol comme le piston d'un puissant moteur. Il se rongeait énergiquement les ongles au point d'en être écœurant.

Après quelques minutes, il quitta le parc emboîtant le pas à une maman et son petit garçon.

De retour à la maison, j'attendais avec impatience l'arrivée de Marie. Ma sortie au parc et le comportement de cet étrange individu me tracassait. Je revoyais en boucle l'attitude étrange de cet homme vêtu d'un sweat noir à capuche et de lunettes noires.

Je commençais à m'en vouloir ne pas être intervenu afin d'élucider la situation.

«Quel lâche je suis»

Le ronronnement particulier de notre vieille mais attachante voiture annonçait le retour de ma tendre Marie.

- «Maman» cria Adélaïde.

- «Oui ma puce, enfin maman est la, viens on va se cacher»

Encore une magnifique soirée avec mes princesses en toute simplicité. Dès que notre petite puce fut couchée alors je me confia à Marie.

D'un air sérieux, inaccoutumé, je me lançais:

- «Chérie, je voulais te parler d'un individu au comportement étrange qui a retenu mon attention au parc»

Marie leva à peine les yeux, trop capté par un livre qui me semblait pourtant inintéressant. Elle émit simplement un petit son:

- «hum»

- «Il portait un large sweat noir à capuche et des lunettes noires comme pour ne pas être reconnu. Il allait d'un banc à un autre et j'ai constaté qu'il examinait avec insistance le comportement des enfants»

Enfin, je captais l'attention de Marie, qui prit tout de même la peine de terminer sa page. Refermant le livre, elle répondit:

- «Cela ne veut peut être rien dire, il cherchait ou attendait peut être quelqu'un»

- «J'y ai pensé aussi jusqu'au moment ou discrètement il a sorti son portable de sa poche. J'ai eu comme l'impression qu'il prenait des photos ou qu'il filmait les enfants»

- «Tu es sur de ce que tu avances?»

- «Oui et quand une maman a quitté le parc avec son petit bout, il s'est levé et s'est dirigé dans la même direction»

- «As-tu prévenu la police?»

Notre discussion fut interrompu à ce moment la par le téléphone. Certainement une nouvelle inquiétante vu l'heure tardive. Je ne me trompais pas, loin de là.

RosarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant