Chapitre 15

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Les mots d'Adelaïde résonnaient dans ma tête .

Je demeurais prisonnier de mon corps sans vie dans cette chambre.

Je vivais toujours de belles escapades enivrantes dans un havre de paix dans le plus pur silence.

Le petit garçon vint me voir une deuxième fois, il était capable d'ouvrir la porte sans le moindre mouvement comme par magie. De nouveau, il m'agrippa par la main. Je me souviens lui avoir demandé:

- «Nous allons revoir le petit garçon de la chambre 359?»

Bien évidemment, il resta muet. Nous rodions de nouveau dans les couloirs de l'hôpital, des couloirs interminables d'un blanc polaire.

Nous entrâmes dans ce qui ressemblait à une nurserie. Pleins de petits bouts fraîchement nés dormaient dans leurs couveuses. Je ressentis un pincement au cœur voyant ces bébés déjà éloignés de leurs parents.

Il me dirigea vers un bébé âgé de quelques mois. Il colla ma main près de la sienne et de nouveau ce terrible pincement au cœur comme une décharge électrique paralysante.

J'étais de nouveau seul dans une pièce avec un désordre impressionnant.

J'entendis les pleurs d'un nourrisson et une voix prononça dans un excès de rage:

- «J'en peux plus, il ne s'arrête jamais de pleurer, il me rend folle»

Ce que je vis ensuite me glaça le sang. Une femme corpulente, que je ne vis que de dos, attrapa le bébé en pleur et commença à l'agiter. Puis elle hurla:

- «Tu vas arrêter de pleurer, ça suffit maintenant»

J'ai bien essayer d'agripper le bébé, de l'empêcher de secouer ce petit être fragile, en vain. J'étais de nouveau impuissant devant une telle scène d'horreur. Il se tut, il n'y avait plus de peurs. Je lâcha la main de ce petit ange.

Le petit garçon à mes cotés me regarda avec des yeux remplis de larmes.

- «Pourquoi me fais tu ça»

Je continua :

- «Je ne peux pas à les aider ni les sauver. Je t'en prie arrête, je n'en peux plus»

Mon cœur était brisé, il saignait. Comment endurer de tels actes en étant impuissant? J'étais spectateur de scènes inimaginables et insupportables.

Il m'attrapa de nouveau la main.

De peur qu'il me dirige de nouveau vers un autre enfant, je lui demanda:

- «Et toi pourquoi ne me montres tu pas ce qui t'ai arrivé? Je te tiens la main mais je n'ai pas de vision? Je ne sais même pas qui tu es?»

Il me regardait et je compris dans ses yeux que toutes mes questions demeureraient sans réponses.

Pour le moment. 

RosarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant