En ouvrant mes yeux, j'aperçus de nouveau une ombre noire non plus au plafond mais dans le coin gauche de la chambre derrière la porte d'entrée.
J'entendais de petits gémissements comme de petits larmoiements. Je reconnus la silhouette d'un enfant qui me tournait le dos et des frissons envahirent tout mon corps comme s'il faisait subitement terriblement froid dans la chambre.
La silhouette recula dans ma direction. Dépourvue de membres inférieures, elle glissa vers moi tel un déplacement spectral. Elle se tenait la près de moi. Sans aucun doute, il s'agissait du petit garçon qui m'accompagna tout au long de mon coma.
«Suis-je en train d'halluciner? Certainement, après une telle période passée dans le coma...»
Pour en être sur, je posa ma main droite sur son épaule. Lentement, son cou et sa tête pivotèrent de 180 degrés. Une brusque envie de crier et de m'enfuir m'envahit et représentait probablement la solution la plus adaptée mais j'étais comme paralysé. Mon corps se crispa entièrement, raide comme un morceau de bois indestructible.
Après quelques précieuses secondes de réflexion, je commençais à comprendre le triste sort de ce petit garçon. Je mettais particulièrement attacher à cet enfant. Je lui étais redevable de ma présence dans le monde des vivants.
Il m'observait toujours avec son teint anormalement trop blanchâtre et de petits yeux rouges d'un enfant qui aurait trop pleurer.
Tel un électrochoc, la révélation. Son visage me parut familier. Bien avant de le voir assis près de moi dans la voiture. Il fallait que je repense à cette réflexion, ma mémoire n'étant pas totalement opérationnelle et efficace. Je voyais un tel désespoir dans ses yeux, identique au regard dans la voiture juste avant l'accident.
La porte s'ouvrit et Marie entra dans la chambre. La silhouette se dissipa d'un coup telle une bulle de savon que l'on éclate entre ses deux mains.
- «Bonjour mon amour comment te sens-tu aujourd'hui? Prêt pour reprendre la musculation?»
Marie me taquinait parfois sur mes séances trop nombreuses de musculation. Elle disait qu'un jour elle finirait par ne plus me reconnaître.
- «Salut chérie, très drôle, tu parles je vais morfler. Ça va notre puce?»
- «Oh oui il n'y en a que pour toi. Une vraie petite pile électrique. J'ai trop hâte de voir papa cet après-midi m'a t elle dit en la déposant à l'école ce matin.
Et avant que j'oublie il y a l'inspecteur Gonzalez qui m'a appelé pour prendre de tes nouvelles, il a dit qu'il passerait très bientôt de rendre une petite visite»
- «Qui?» ai-je répondu.
- «Tu ne te souviens pas de l'inspecteur Gonzalez?»
- «Absolument pas, un inspecteur de police pour quelle raison?»
- «Tu as contacté l'inspecteur pour lui donner le signalement d'un individu lors d'une promenade au parc. Il observait avec insistance les enfants. Tu l'avais même aperçu suivre une dame et son petit garçon quittant le parc. Il s'agissait en fait d'une fausse alerte, l'inspecteur me l'a confirmé en retrouvant la dame du parc qui lui a précisé qu'il s'agissait de son ex-mari qui a très mal vécu leur séparation surtout par rapport à leur garçon»
- «Je comprends rien chéri à ce que tu me racontes. Je ne m'en rappelle vraiment pas. Ma mémoire est un temps soit peu sélective pour l'instant selon le médecin»
Marie n'insista pas et fit un de ses plus beaux sourires à son José, un de ceux qui lui font tout oublier.
- «Je n'en doute pas un instant chéri» dit Marie pour conclure cette discussion qui agaçait à vue d'œil son mari.
Une infirmière entra avec un fauteuil roulant accompagné d'un infirmier, une véritable armoire à glace.
- «C'est l'heure du footing monsieur Pereira» me dit-elle.
- «Et merde...»
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Rosario
Mystery / ThrillerUn honnête père de famille est victime d'un étrange accident de la circulation. Il est plongé dans le coma et fait alors une mystérieuse rencontre surnaturelle. A son réveil, il constate à plusieurs reprises, qu'il est doté d'un pouvoir terrifiant. ...