Chapitre 7

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Quel soulagement d'apprendre qu'il n'y avait pas au milieu de tous ces enfants un prédateur de plus qui terminerait dans la rubrique des faits divers d'un prochain journal télévisé.

Ma discussion avec Brigitte avait mis un terme à mon excitation d'assister un inspecteur de police dans une enquête de police. J'étais sur le chemin du retour vers la maison.

Je pensais déjà à la douce moquerie de Marie quand j'allais lui annoncer que l'homme en noir était en vérité un ex mari, abattu par le fait qu'on lui ait enlevé son petit ange.

Et l'inspecteur Gonzalez, lui qui attend impatiemment mon retour. Il va bien rigoler.

Je rentrais du parc au volant de ma vieille Volkswagen de cœur ronronnant comme un charme. Bien sur pas d'électronique, pas de direction assistée, aucunes aides à la conduite. Du pur plaisir de conduite au volant d'une golf de 1981.

Je vois encore le sourire systématique de mon garagiste qui me voit arriver avec mon ancienne.

- «Quel plaisir de travailler sur une mécanique si simple sans électronique» me rabâche t-il sans cesse.

C'est vrai mais bien moins sur en cas d'accident évidemment.

Dans un tunnel sur l'autoroute juste avant de rejoindre la sortie numéro 6 desservant mon domicile, je ressentis soudainement comme une respiration près de mon oreille droite. Une voix discrète semblait me murmurer des mots doux.

Puis je sentis comme une présence à mes côtés. Une peur intense commença à m'envahir et je n'osais pas regarder ni tourner la tête autour de moi.

Un petit garçon était assis sur le siège passager. Il regardait la route droit devant. Je tourna la tête de l'autre côté puis me frotta les yeux comme pour repousser cette hallucination. Mais le petit garçon était bien présent. Il finit par tourner la tête dans ma direction et posa sa main sur la mienne au dessus du levier de vitesse. Ses yeux rougis, son visage anormalement trop blanchâtre laissaient transparaître un désespoir et une profonde tristesse.

Je pensais assister à une scène d'angoisse au cinéma dans un de ces films fantastiques ou d'épouvante capable de faire frissonner une salle entière.

Il disparut aussi soudainement qu'il m'était apparu. Je me sentais vraiment mal.

J'hallucine ou quoi?

Il semblait terriblement réel et présent près de moi. Je reprenais mes esprits quand de nouveau je sentis cette présence dans la voiture. Le petit garçon était assis cette fois sur la banquette arrière coté droit. Je l'aperçus en vérifiant mon angle mort droit pour changer de voie de circulation. Je parvenais également à l'apercevoir en bougeant légèrement la tête depuis mon rétroviseur intérieur.

Même regard, même tristesse, même détresse.

Que veux-tu? Comment est ce possible? Qui est ce petit garçon? Pourquoi moi?

Toutes ces questions s'entrechoquaient dans mon crane et je sentis l'envie de hurler pensant que cela pourrait mettre fin à cette apparition surnaturelle.

Puis une terrible douleur me frappa dans la poitrine. Se fut la dernière sensation dont je me souvienne avant que mes pneus se mettent à crisser dans un vacarme assourdissant. Il me sembla, au même moment, entendre le petit garçon hurler. Peut-être était-ce mon subconscient. Suivi un énorme coup de klaxon qui disparut progressivement comme l'écho d'une sirène s'éloignant.

Puis plus rien, l'obscurité, le silence.

RosarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant