Chapitre 6

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Après concertation avec Marie, nous décidions que j'irai seul au parc ce jour-là. Elle quitta son travail plus tôt que prévu pour récupérer Adélaïde.

Ma journée de travail terminée, je rejoignis directement le parc. Il y avait essentiellement des mamans seules formant différents groupes de 3 à 5 personnes. J'étais comme très souvent le seul homme, le seul père de famille au milieu de toutes ces mamans. Je suppose que des sujets tels que les hommes à la maison, shopping et enfants étaient au cœur des discussions. 

Une belle et rare journée d'automne égayait les cœurs.

Quel soulagement quand j'aperçus la maman que je recherchais. Elle surveillait attentivement son petit garçon qui descendait pour une énième fois, sans aucune appréhension, le toboggan.

Comment allait réagir cette personne quand je commencerai à la questionner?

J'imaginais déjà cette femme me priant de la laisser tranquille terrifiée par mes propos. Peut-être même allait elle se mettre à hurler et menacer de contacter les forces de police.

Je jetais un dernier coup d'œil tout autour de moi, m'assurant que l'homme en noir était aux abonnés absent. Il l'était.

Essayant de rester le plus naturel possible, je m'approcha de la dame toujours immobile comme un piquet regardant vers le toboggan.

Je lança la discussion:

- «Bonjour madame excusez moi de vous déranger, je me présente je m'appelle Mr Pereira. Je suis un habitué du parc et je voulais vous poser une question importante?"

Impassible, elle n'avait pas décrocher ses yeux du toboggan.

- « Bonjour Monsieur,  je vous écoute»

Cette approche me rassura. Elle était restée calme. Sa voix était douce et posée.

- «Et bien voila, je vous ai aperçu avant hier ici même, et quand vous avez quitté le parc, j'ai vu qu'un individu au comportement étrange habillé tout en noir avec des lunettes de soleil vous suivait»

A ma grande surprise, un rictus forcé se forma sur son visage. Sa réponse fut pour le moins inattendue :

- «Je sais bien»

Je resta quelques secondes sans voix avec un regard abêti.

Elle continua:

- «Mon ex mari, cet imbécile. Certainement pensait-il pouvoir passer incognito avec cette stupide tenue tellement peu discrète. Il a au contraire attiré tous les regards sur lui»

- «Votre ex mari? Quand je pense que j'ai donné son signalement à la police, quel imbécile»

- «Ce n'est pas plus mal, il a interdiction de m'approcher moi et le petit pendant une période imposée par une décision de justice. Quand je lui ai hurlé de nous laisser tranquille, il a fondu en larmes et m'a dit qu'il n'en pouvait plus. Il m'a même dit qu'il avait fait des photos du petit tellement il lui manquait»

- «Je suis désolé madame, je me sens bête et vous devez penser que je ferai mieux de me mêler de mes affaires»

- «Pas du tout, vous savez on rencontre tellement de gens bizarres, mal intentionnés, j'aurai certainement réagi comme vous. En tout cas, je vous remercie de votre démarche et de votre attention»

- «Je vous en prie madame, bonne fin de journée et à bientôt peut être»

- «Avec plaisir et appelez moi Brigitte»

Je me sentis rougir et pour couper cour à la conversation, je lui répondit qu'elle pouvait m'appeler José. Je devais filer pour aller chercher ma princesse à l'école et je déguerpis.

RosarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant