Attends-moi [Terminé]

Chapitre 21

Hunter acheva sa préparation en rasant sa barbe. Depuis sa récente colocation, il s'appliquait à soigner son apparence. Nul doute que la jolie rousse n'y était pas étrangère. Tout ça dans l'optique de masquer son addiction à l'alcool. Nuit et jour, le pompier fouillait dans les placards en son absence, mais trouver une bouteille relevait du miracle. Son hôte connaissait son trouble et s'échinait à lui rendre la vie plus difficile – ou plus agréable, selon le point de vue ! –. Hunter quitta la salle de bains. Il tendit l'oreille : de la salsa se diffusait dans le salon depuis quelques minutes. Curieux, il traversa le couloir puis découvrit au milieu de la pièce, près de la chaîne hi-fi, Lauren dans une magnifique robe moulante de couleur rouge. Bouche bée, le pompier reluqua ses courbes sous le tissu. Lauren n'avait rien à envier à qui que ce soit !

Hunter se rapprocha très lentement de Lauren, laquelle bougeait au rythme de la musique. La jupe fendue sur le côté donnait un délicieux aperçu de son corps aux courbes généreuses. Sans parler de son décolleté fabuleux...

Hunter perdit la tête. Arrivé à sa hauteur, il se figea derrière elle tandis qu'elle exécutait les pas sans fausse note. À en juger par sa maîtrise, elle répétait une chorégraphie bien spécifique. Le pompier la contempla sans fléchir, jusqu'à ce qu'elle se retourne et sursaute à sa vue :

— Pardon, je m'entraînais.

Gênée, Lauren enfila en quatrième vitesse un peignoir afin de masquer sa tenue affriolante. Prise en flagrant délit, elle peinait à trouver les mots. Hunter ricana face à sa réaction disproportionnée. Elle lui rabâchait à longueur de journée qu'il lui plaisait. Alors, pourquoi une telle réaction ?

— Tu es très douée.

Abasourdie par ce compliment, Lauren le dévisagea.

— J'ai pourtant jeté toutes les bouteilles d'alcool... se plaignit-elle, la tête dans les mains.

Hunter éclata de rire. Non, il n'était pas de nature ingrate envers les femmes. Surtout les très jolies. Mais depuis quelques années, il privilégiait le sarcasme à la sincérité. La faute à une femme qui aimait les jardiniers, bla-bla-bla...

— Je suis sincère. Tu assures ! C'est ça que tu apprends à tes élèves ?

— Non. Je m'exerce pour un concours de danse.

Hunter observa le silence qui s'installait entre eux à la suite de sa réponse. Il imaginait sa colocataire danser devant un jury, probablement constitué d'hommes et son cœur se serra. Jalousie ? Bien sûr que non ! Lauren ne représentait rien qu'une femme prête à tout pour lui. Une personne adorable et dévouée, et fichtrement belle, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et ce corps... Hunter quitta ses pensées en vitesse. Inutile d'alimenter la tension.

— Il aura lieux dans combien de temps ?

— D'ici trois mois.

— Je peux t'aider à réviser, si tu veux.

Quel imbécile ! Pourquoi s'élançait-il dans un pari aussi risqué ? De quel droit se considérait-il légitime ? Lauren devrait s'éloigner de lui illico presto. Hormis jouer avec son cœur fragile, il ne lui apporterait jamais rien.

— Pourquoi pas ?

Surpris, Hunter fronça les sourcils. Il ne pensait pas marquer des points en lui proposant ça. Surtout qu'il risquait de paraître bien plus ridicule qu'il ne l'était déjà... À sa grande surprise, Lauren relança la musique, le prit par la main, mais garda son peignoir. Hunter élargit ses lèvres.

— Tu peux l'enlever.

— Je ne pense pas que...

— Si, si. Mets-toi en condition.