Attends-moi [Terminé]

Chapitre 33

Trois mois plus tard

Le grand jour ! Hunter occupait la salle de bains depuis plus d'une heure. Il se préparait avec soin, au grand dam de son oncle qui s'acharnait contre la porte.

— Tu as fini ? Pire qu'une gonzesse ! s'excita Richardson.

Hunter gloussa. Depuis combien de temps n'avait-il pas souri de la sorte ? Esquissé un sourire sincère et profité d'une si belle journée ? Le pompier l'ignorait. Tout ce qu'il remarquait, c'était son évolution fulgurante. Désormais, il se levait avec une grande motivation et comptait les jours avant de récupérer Lauren. Car, oui, il se sentait fin prêt à la retrouver. Disposé à lui offrir ses sentiments et à la chérir autant qu'elle le méritait, il se vêtait sur son trente-et-un quand son père de substitution martela la porte de coups de poing :

— Bon, tu comptes t'épiler les jambes, aussi ? Je commence dans une heure ! hurla-t-il.

Hunter acheva son rasage, appliqua une crème hydratante puis quitta la pièce sous le regard noir de Richardson. Les bras croisés sur sa poitrine, le quinquagénaire soupira :

— Tu aurais pu me prévenir que tu viderais le ballon d'eau chaude !

— Il faut bien faire le maximum pour sa belle, non ?

— Arrête de me parler comme un chanteur de RNB.

Hunter explosa de rire.

— Comment tu connais ce genre musical ? s'étonna-t-il.

— Tu vas me mettre en retard avec tes conneries ! Allez, barre-toi ! Certaines personnes ont des obligations.

— Et on dit que la famille, c'est sacré... s'exaspéra Hunter.

Avant de refermer la porte, Richardson poursuivit sa provocation :

— Exactement comme le travail. Tu sais, ce qui nous permet de gagner de l'argent.

Cette fois, il la claqua sous les yeux exaspérés de son neveu :

— Ça va, je vais le payer, le loyer ! Quelle hospitalité ! Tu as tes règles ou tu es juste exécrable ?

Son oncle se détendit et s'autorisa un petit rire discret.

— Je signe les papiers du divorce cet après-midi. Voilà pourquoi j'ai envie d'étriper le premier péquenaud qui passe.

— Je suis quand même ton neveu chéri, normalement...

— Un petit con adorable, oui !

— Bon, je crois que je vais me tirer...

Hunter s'apprêtait à l'abandonner lorsque Richardson le rejoignit dans le couloir, l'air compatissant :

— Je te taquine. Mon divorce sera officiel dès que j'aurais signé ces foutus papiers. Comment vais-je pouvoir affronter Sara sans m'effondrer ?

— Tu veux que je t'accompagne ?

— Bien sûr que non. Tu as attendu ce jour depuis des mois. Il est temps de récolter ce que tu as semé.

— Je ne sais pas si j'apprécie la métaphore... souleva Hunter en se grattant le haut du crâne.

— Tu mérites d'être heureux, fiston. Tu en as suffisamment chié pour renoncer aujourd'hui et moi, je suis assez grand pour faire face à mes responsabilités.

— J'aime ta philosophie, mais si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas. OK ?

— Ça ira. Je suis un homme libre, après tout ! Je compte en profiter !