Chapitre 19

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Les premiers rayons du soleil illuminaient le salon. Lauren avança à pas de loup vers le canapé puis déposa sur la table basse une pile de vêtements. Le pompier ouvrit lentement les paupières. Son sourire s'étira lorsqu'il découvrit la jolie danseuse. Quel plaisir que d'un réveil aussi doux ! Vêtue d'un tailleur vert assorti à ses yeux, Lauren possédait une classe indéniable. Hunter la reluquait quand il se rendit compte que son hôte l'hébergeait, l'aidait à aller mieux et s'occupait en plus de renouveler sa garde-robe. Mal à l'aise, il se redressa avec lenteur.

— Tu sais, tu n'es pas obligée de faire ça.

— J'y tiens. Tu as quasiment tout perdu, dernièrement. Il est de mon devoir de t'aider.

Certes, la détermination de Lauren l'impressionnait, mais sa propre gêne grandissait de jour en jour. Se faire entretenir par une femme relevait du masochisme, lui qui maudissait la gent féminine depuis son divorce. Un jour, il faudrait qu'il aille crever un pneu de la voiture de Diana, afin d'égaliser les scores. Cela dit, la chance tournait et son jardiner ne la satisferait pas éternellement. Le matérialisme de son ex-femme ne revêtait aucun mystère à ses yeux.

— Hunter ?

Perdu dans ses pensées, le pompier ignorait ses réponses. Il revint à la réalité, frappé par sa beauté saisissante. Malgré tout, il se devait de rester à distance. Entamer une nouvelle relation alors qu'il peinait déjà à sortir la tête de l'eau constituait un très mauvais plan.

— Je suis tellement désolé... Je ne suis qu'un boulet qui n'a même pas de quoi payer un loyer. Tu dois me détester.

— Pas du tout ! Je suis là pour toi, tu le sais bien. Je me fiche des charges.

Son sourire illumina son cœur. Hunter se sentait pousser des ailes, bien que son côté terre à terre ne le rappelât vite à l'ordre. Pas question de s'emporter. Lauren avait beau être à son goût, cela ne signifiait rien.

— Tu es si généreuse... Ce doit être difficile de vivre avec un parent diminué...

— Je le fais avec plaisir, rétorqua-t-elle. Ma mère a besoin de moi, tout comme j'avais besoin d'elle quand je suis venue au monde. Il est normal de lui rendre la pareille.

— Ça se voit que tu n'as pas connu ma mère, alors.

Hunter ricana, le regard perdu dans le vague. Lauren prit place sur le dossier du canapé, la mine curieuse.

— Il me reste cinq minutes avant d'aller travailler.

Son intérêt non dissimulé pour sa vie lui plut tant qu'il lui raconta tout dans les moindres détails. La richesse de ses géniteurs, l'ambiance glaciale, les disputes et déceptions et leur soutien indéfectible à Diana. Celle sale garce qui lui avait dérobé son orgueil en même temps que la totalité de ses biens.

— Biens qui appartenaient à mes parents, précisa-t-il dans la précipitation.

Comment réagirait-elle si elle apprenait qu'il possédait énormément d'argent, alors qu'il passait pour un mendiant ?

— Je me suis émancipé, dans le but d'échapper à leur emprise. D'où mon appart minable et le fait que je ne conduise plus.

— C'est aussi très bien de s'assumer, abonda-t-elle.

— Tu n'as pas l'air d'attacher de l'importance aux choses matérielles.

Les sourcils froncés, Hunter la sonda du regard. Ce qu'il entrevoyait lui plaisait davantage. Elle transpirait de bonté et de gentillesse. Tout le contraire de Diana, en somme. Il avança timidement une main sur son visage, puis se ravisa au dernier moment.

Attends-moi [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant