Chapitre 08: Apprendre à vivre avec ses démons

73 4 32
                                    

Samedi 18 octobre 1997 - 13h38:
Angleterre - Devon - Dartmoor - Bellever Forest:

Jour de fuite numéro soixante-quatorze:

Après le repas de milieu de journée, je suis allée m'asseoir sur une haute branche située dans un arbre afin de lire la suite sur la descendance de Godric Gryffondor. Je n'avais pas vraiment reparlé à Dean depuis hier et disons que ça me convenait, pour l'instant.

Je tourne la page du livre et entend des craquements de branches.

- Bonjour Ted! Dis-je sans même lever le regard de mon livre.

- Comment est-ce que tu as su que c'était moi? Me demande le blond sur un ton de surprise.

- Dean n'est pas du genre à monter dans les arbres juste pour le plaisir. Il fait beaucoup de folie, certes, mais il a toujours eu peur de se faire mal ou qu'il lui arrive malheur s'il devait monter dans un arbre. Dis-je toujours en lisant mon livre.

- Et je le comprend! Rigole le nouveau venu.

Je place mon marque-page, ferme mon livre et regarde Ted qui vient de s'asseoir à côté de moi sur la branche.

- Que puis-je faire pour vous Ted? Lui demandé-je d'une voix paisible.

- Je vous ai entendu vous disputez Dean et toi hier. Avoue Ted. Et je me suis dis que tu aimerais peut-être plus te confier à un vieillard comme moi qu'à un ami.

- Vous n'êtes pas un vieillard. Lui affirmé-je.

- Je crois que quand nous sommes sur le point d'être grand-père, on peut dire qu'on devient un vieillard, oui. Rigole l'homme.

- Sur ce point de vue, je ne peux que vous donner raison. Dis-je avec un petit sourire.

Je regarde devant moi et inspire profondément l'air frais de l'automne. Je dépose mes mains sur mon livre et expire.

- Il y a six semaines environ, Dean et moi avons du fuir notre cachette parce que les Rafleurs sont arrivés dans le motel où nous nous cachions. Nous avons fuis par un tunnel sous-terrain qu'avait construit le propriétaire du motel pour permettre à ma famille de s'enfuir en cas de besoin. Quand on est sorti du tunnel, on a traversé une immense grotte qui débouchait dans une forêt. Seulement, la forêt n'abritait que des arbres à baguettes, ce que je trouvais plutôt louche. J'ai donc vérifié s'il y avait des Botrucs dans les arbres et, comme de fait, il y en avait. On était dans une forêt magique. Alors on est partit en courant pour pouvoir sortir de là au plus vite au cas où il y aurait des Erklings, des loups-garous, des Rafleurs, des sorciers, enfin, vous voyez le genre de créatures. Jamais, de toute ma sainte vie, je n'avais couru aussi rapidement. Sauf que Dean, lui, trainait un peu de la patte en arrière de moi. Pendant notre course, un homme est arrivé à côté de moi et me suivait. J'ai accéléré la cadence et il a finit par abandonner. Seulement, l'espace de quelques secondes, j'avais oublié que Dean était un peu plus loin en arrière. C'est quand j'ai entendu un bruit étrange et un cri que j'ai compris que cette personne avait sauté sur lui. Je me suis retournée et j'ai vu les deux garçons se battre, mais notre poursuiveur a prit le dessus sur Dean. Il l'a plaqué au sol et immobilisé. Cet homme ce n'était pas juste un sorcier ou un Rafleur, non, en plus de ça il fallait que se soit un loup-garou. Il s'apprêtait à mordre Dean mais je suis ai sauté dessus pour l'éloigné de lui. On a déboulé une pente et on s'est battu. Je me suis retrouvée en position de faiblesse, immobilisée et plaquée sur la terre sèche et les feuilles mortes. Il allait me mordre mais je lui ai planté mon couteau de poche dans l'abdomen. J'en ai profité et j'ai tenté de m'échapper, mais il m'a attrapé la cheville et m'a tiré contre lui. J'ai réessayé de lui replanté mon couteau dans son bras mais il m'a désarmé avec sa baguette. Je me retrouvais dans la même position que quelques secondes plus tôt, sauf que, cette fois, je n'avais plus d'arme, enfin, presque. Il m'a dit des paroles à glacer le sang des personnes les plus courageuses et il a levé sa baguette sur moi et il a commencé à prononcer la formule du Sortilège Impardonnable de la mort. J'ai donc glissé ma main dans mon dos, j'ai saisis mon arme et j'ai appuyé sur la gâchette. J'ai tiré une balle de neuf millimètres en plein dans son cœur. J'ai tué un homme parce qu'il m'a presque tué et qu'il m'a dit que lorsqu'il aurait réglé mon compte, il se serait occupé de celui de Dean. Je n'en avais rien à faire qu'il me tue, mais jamais, au grand jamais, je n'aurai accepté qu'on fasse du mal à Dean. Vous vouliez que je fasse quoi? Je n'avais pas d'autre choix et pourtant, même si je sais parfaitement bien que c'était de la légitime défense, je culpabilise à mort d'avoir pris la vie d'un homme et je ne sais pas comment vivre avec ça. Raconté-je sur un ton de voix neutre, toujours en regardant droit devant moi.

La Poursuite MagiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant