Entre nous

Chapitre XVII.

À leur entrée dans la discothèque, l'atmosphère sombre et animée les envahit. Dosabado de Dj Arafat résonnait dans tous les coins et recoins du lieu : les fêtards se trémoussaient, pendant que d'autres se saoulaient ou encore bougeaient la tête en rythme . Mylène se laissa imprégner du Coupé-décalé¹ qui emplissait ses oreilles.

Une main se posa sur son épaule. C'était Jessica. Elle voyait ses lèvres remuer. Elle criait comme une hystérique mais malgré cela, Mylène n'entendait rien. Elle se pencha donc à son oreille pour lui répéter en hurlant :

-  Ça c'est mon son. J'aime trop eh !

Mylène arqua les sourcils en souriant. Son amie était une grande fan de Dj Arafat, une grande star de la musique ivoirienne.

-  J'aime trop wou.

Mylène esquissa un sourire. Ça lui faisait plaisir que son amie appréciait sa soirée. Ces autres amis avaient l'air emballés et ils se frayèrent un chemin vers le bar pour commander leur première tournée d'alcool et donner le top départ à leur nuit qui s'annonçait.

Leurs premiers verres avalés, direction la piste de danse pour se déhancher. Les cousines avaient la danse dans les gènes et leur beauté ne passait pas inaperçue auprès des personnes du sexe opposé et même du même sexe. Jessica se lâcha elle aussi.

Quant à Mylène, elle piétinait sur ses talons compensés en laissant ses pensées s'envoler avec les notes de musique, tandis que Jessica lui tourna autour en lui faisant des clins d'œil, en collant son corps au sien ou encore en lui claquant une à deux fois le derrière, pour se faire remarquer.

Elle lui saisit les mains pour la faire tournoyer. Mylène tenta de se laisser guider par ses pas, même si elle l'entraînait dans une danse sensuelle qui n'avait aucun rapport avec la chanson qui passait.

Après un bon moment à bouger l'une contre l'autre au beau milieu de la foule d'inconnus, une assez grande quantité d'alcool ingurgitée, arriva le fameux moment où elle ne pouvait pas faire autrement : il fallait qu'elle se vide la vessie.

Elle se dirigea donc vers les toilettes et, alors qu'elle ouvrait l'une des cabines, elle se sentit pousser à l'intérieur. Elle releva les yeux juste à temps pour voir le visage de Jessica fondre vers elle. Elle sentit sa langue qui lècha le coin de sa bouche.

-  Tu es toujours aussi appétissante, lui murmura celle-ci à l'oreille, d'une voix suave.

Soudain, elle referma la porte d'un revers de pieds.
   Saisie, Mylène leva les yeux vers elle.
Tout à coup, le corps chaud de Jessica fut contre le sien.

-  Depuis le temps que je rêvais de faire ça, dit celle-ci comme pour elle-même tandis que ses dents mordaient sans ménagement la peau de son cou.

Son genou se faufila entre les cuisses de la jeune Lohoues qui finit par poser une de ses jambes sur le rebord des toilettes. À l'ouverture de ses cuisses, Jessica colla son corps un peu plus contre le sien et posa ses mains sur le mur derrière elle. Mylène se sentit prisonnière et complètement à la merci de la femme en face d'elle, et la douleur de plaisir qu'elle avait déjà connu avec elle auparavant apparu à nouveau. Tandis que ses lèvres chaudes parcouraient son cou, ses épaules et le lobe de ses oreilles, Mylène sentit les doigts de celle qui la tenait prisonnière se frayer un chemin et se glisser contre son pubis. Elle se mit à gémir sous l'effet des baisers, et sans qu'elle ne le décide vraiment de façon consciente, ses mains soulevèrent le t-shirt bleu de Jessica pour caresser son ventre.

Elle ne savait pas pourquoi elle ne la repoussait pas...

Ou peut-être qu'elle le savait...