Chapitre II.

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Mylène se sentait quelque peu fourbue. Le chauffeur de sa grande amie était venue la déposer chez elle comme d'habitude lorsqu'elle se rendait là bas, malgré ses nombreux refus. Elle devinait que, ce soir, comme tous les autres dimanches soirs, Lydie l'attendait patiemment pour partager un choukouya de poulet¹, de l'attiéké² ou de l'aloco³ et l'un des nombreux cakes qu'elle a acheté à la pâtisserie ce matin. Le tout arrosé d'un bon gnamakoudjisucré et piquant à souhait comme sa cousine aime. Évidemment, elles auraient leur petit ciné juste après. D'ailleurs, elle se disait que TF1 proposait un très bon film d'action; elles le regarderaient. 'Fin, leur petite routine quoi ! Leur week-end était si organisé !...


Les lumières étaient éteintes ? Très étonnant ! Elle prit ses clés de son petit sac en bandoulière et ouvrit la porte d'entrée. Elle entra et la referma derrière elle après avoir allumé la lumière. Un tantinet contrariée et aussi inquiète, Mylène prit son téléphone portable pour appeler Lydie, mais celui-ci était fermé; c'était aussi la même chose pour Franck. Elle réessaya plusieurs fois et, c'était toujours pareil . Elle abandonna finalement . Elle finirait bien par rappeler où rentrer. En tout cas, elle espérait que rien ne lui était arrivé.


Ayant retiré ses chaussures, Mylène rejoignit sa chambre nonchalamment, se déshabilla et se glissa dans la salle de bain. Où était passé ces deux fous ? Libre à eux de faire ce qu'ils voulaient, du moment qu'ils revenaient en un seul morceau, ça lui allait. C'étaient ses seuls vrais amis et elle ne voulait les perdre pour rien au monde.


Elle ouvrit bientôt le robinet et laissa l'eau froide dégouliner de son visage sur son corps; celui-ci était parcouru de frissons. Voici ce qui arrivait quand elle avait la paresse de chauffer de l'eau pour se laver. Elle se frotta énergiquement avec son éponge de bain et se plaça une nouvelle fois sous le jet d'eau. Enfin, elle referma le robinet, s'essuya avec sa grande serviette et se ceignit le corps avec celle-ci.


Toujours avec nonchalance, elle retourna dans sa chambre et s'assit sur son lit. Son célibat lui revint en tête et elle se demandait si il n'était pas tant d'en sortir. Les gens commençaient à trop parler et, elle accordait un peu trop d'importance à ce que ceux-ci pouvaient bien penser. En y repensant, cela l'avait poussé à fuir tellement de choses. Une infime partie d'elle était fière de ça mais l'autre, qui était la plus grande, lui faisait sans cesse comprendre qu'elle n'aurait pas dû. Alors là, pas du tout.


Ne voulant plus y penser, elle secoua vivement la tête et se dirigea vers son placard.



Vêtue d'un débardeur et d'une culotte, Mylène revint au salon. Elle alluma la télévision et se mit à zapper les chaînes. Tout à coup, son téléphone sonna : c'était sa colocataire.


- Eh ma chérie pardon. Je ne m'étais même pas rendue compte que mon téléphone s'était éteint.

- C'est pas grave. Et Franck ? Je l'ai appelé mais il n'était pas joignable lui aussi.

- Lui là ? Il m'a laissé depuis je ne sais quelle heure là; il est parti rejoindre sa go* impolie là.

- Eh Lyly, tu es grave dêh, fait Mylène en riant.

- Ahiiiii, je suis grave comment ? Toi-même tu sais que c'est la vérité oh. Ce qui est sûr, tu sais maintenant pourquoi il ne décroche pas. Ils doivent être très occupés à-

- Eeeh Lydie, c'est bon, l'arrête la plus jeune toujours en riant.

- D'accord oh hum. Je suis chez Abou, il est en train de faire notre poulet là. Tu veux gésiers aussi ?

Entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant