Chapitre XXVI.

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Découvrir un nouvel aspect de la personnalité de Freddy qu'elle semblait lui avoir caché donna à Mylène, un étrange sentiment de trahison.

Tu n'es vraiment pas la mieux placée pour parler de trahison...

Mylène sortit du lit et se dirigea à pas de loup vers la baie vitrée. Dehors, il faisait jour. Tant mieux. Elle avait besoin de réfléchir. Elle enfila en silence une culotte et un t-shirt puis descendit au rez-de-chaussée sans même prendre son téléphone - elle n'avait pas envie d'être dérangée -. Elle prit par contre ses affaires pour dessiner.

Au dehors, l'air était frais et elle s'en voulait de ne pas avoir prit de pull. Elle se dirigea vers la plage. Le paysage étant beau, elle s'arrêta pour l'admirer avant de continuer à avancer dans le sable pieds nus. Le sable était froid mais, le contact lui faisait du bien. La plage était déserte et on y voyait aussi clair que dans ses pensées.

Ou pas.

Elle progressa sur le sable et tenta de ne penser à rien. Elle respira à plein poumons l'air de la mer. Malgré tout, ses pensées refirent surface.

Que faire à propos de Freddy ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Elle se posa mille et une questions qui, elle le savait, n'auraient aucune réponse jusqu'à ce qu'elle la revoyait.

Elle reprit son chemin. Elle marcha, marcha jusqu'à être libérée de ses idées quasiment noires.
Elle prit place dans le sable, fit sortir son matériel et commença à dessiner.

Les minutes passèrent.

-  Mylène.

-  Freddy.

Le professeur était si soulagée de retrouver sa petite amie que sans trop réfléchir, oubliant tous ses doutes et interrogations, elle laissa tomber ses affaires et se précipita dans ses bras. Quand elle se dégagea de son étreinte, elle remarqua l'inquiétude sur son visage.

-  Ça va, toi ?

-  Heu oui... J'avais besoin de faire un tour.

Freddy la serra une nouvelle fois contre son cœur.

-  Tu m'as fait peur hein ! Ne me refais plus jamais ça s'il te plaît.

-  Désolée...

Freddy saisit sa main et ensemble, elles prirent place sur le sable.

-  Ça m'a fait un drôle d'effet de me réveiller et de ne pas te voir, dit Freddy en riant.

-  Vraiment désolée, répliqua Mylène en ouvrant son cahier de dessins.

-  C'est quoi cet air triste ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

Mylène soupira. Est-ce qu'il fallait lui faire part de ce qui la mettait dans pareil état ? Visiblement, oui, c'était le moment de pouvoir lui parler à cœur ouvert. Et tant pis, si la réponse ne lui plaisait pas, elle ne pouvait pas continuer comme ça, à se poser mille et une questions sur Freddy.

-  Je ne sais pas qui tu es, Freddy... J'ai l'impression que tu me caches tellement de choses, lâcha t'elle finalement. C'est ça qui me rend triste.

Freddy haussa les sourcils, perplexe.

-  Mais pourquoi est-ce que tu dis ça ?

Celle à qui était destinée la question, décida de lâcher le morceau.

-  Tu as parlé dans ton sommeil... Tu as dit des choses qui m'ont perturbé... Et puis, c'est quoi cette histoire d'accident ? Je n'y comprends plus rien, je suis tellement perdue...

Entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant