Chapitre XXXVIII.

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Sarah s'apprêtait à faire un jogging avec sa petite amie. Freddy rangea la voiture pas loin de l'entrée de la Forêt du Banco qui est un parc national se situant à Abidjan.

- Petit briefing avant d'y aller, commença Freddy en retirant sa ceinture.

- Je vous écoute, chef.

- Bien, alors. Pas de partie de cache-cache aujourd'hui.

- Mais bébé...

- Honhon dêh ! Honhon même ! Ne commence pas. Tu as oublié que tu t'es perdue la dernière fois, tellement tu voulais bien te cacher ?

Les deux femmes se regardèrent un instant puis éclatèrent de rire.

- Je serai bien sage.

- Parfait. Tu me fais un bisou ?

Sarah acquiesça, posa ses lèvres contre les siennes et elles échangèrent un tendre baiser.

- Allez, c'est parti !

Sarah extirpa son short du beau véhicule, claqua la portière et resserra les nœuds de ses baskets. Lorsqu'elle se releva, Freddy était là, plantée au-dessus d'elle. Elle lui tendit la main, toujours avec son éternel sourire plaqué sur le visage.

Après avoir effectué la petite procédure d'entrée, Sarah échappa à Freddy en riant et se lança en direction de la forêt.

- Tu fais bien de prendre un peu d'avance oh... ironisa Freddy en la suivant à la trace.

Sarah se retourna pour la contempler.

- En vrai, la vue d'ici est imprenable, commenta à nouveau Freddy, d'une voix joueuse.

- Tant mieux, parce que de toutes façons, tu vas devoir te contenter de regarder mon dos pendant un bon moment, dit Sarah déjà essoufflée.

Freddy quant à elle, resta fraîche.

- Sarah, ​​ce n'est pas ton dos que je fixe, en fait...

- Connasse ! gloussa la jeune femme en cachant ses fesses rebondies derrière ses mains.

Il fallait bien l'avouer : elle n'avait aucune chance de l'emporter face à Freddy. Celle-ci courrait avec grâce et aisance, comme si cette allure ne lui demandait aucun effort. Dans son ensemble Nike qui appelait au crime, elle la rattrapa en quelques secondes et se retrouva même à courir à reculons, pour s'adapter à son rythme.

- Tu pensais vraiment pouvoir me semer ? se marra Freddy en promenant ses yeux sur elle.

- Un jour, Freddy Barnabé. Un jour, tu verras de quoi je suis capable.

- Je le sais déjà, petit cœur.

Freddy sourit en plissant les yeux comme elle le faisait à chaque fois qu'elle voulait la rendre folle. Et, dans un pur esprit de contradiction, à bout de répartie, Sarah força le pas pour la dépasser. Échec. Freddy l'empêcha de la distancer. Elle finit même par prendre de l'avance sur elle.

- Tu es têtue hein. Mais pas de chance, tu ne m'arrives pas à la cheville.

- Ah ça, tu me l'as prouvé hier nuit.

Freddy rit tandis que son derrière faisait de l'œil à Sarah. Mais celle-ci ne lâcha pas. Elle tint bon. Elle persévéra. Elle força ses pieds à tenir le rythme, quitte à ne plus vraiment les sentir. Freddy jeta un œil sur elle et lui envoya un baiser à distance, avant de lui sourire.

Ultime provocation.

C'en était trop. Sarah puisa dans ses dernières ressources et parvint à la rejoindre. D'une voix essoufflée, elle lui balança :

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