Chapitre XXVII.

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Un bip arracha Mylène à ses pensées. Sur le tableau de bord clignotait le voyant rouge alertant du faible niveau de carburant. À croire que la Ferrari ferait tout pour retarder leur départ d'Assinie. Elles venaient de quitter la maison et se dirigeaient à présent, dans la lumière du soir, vers une station essence.

Freddy détourna son regard de la route pour la dévisager.

-  Bae, à quoi tu penses ?

La fatigue lui était tombée dessus à peine montée dans la voiture. La pauvre Freddy s'inquiétait du silence prolongé de sa copine.

Soupir...

-  Je pensais au fait que je n'ai vraiment pas envie de partir. Je pense à ce magnifique week-end beaucoup trop court. Merci mon cœur, je ne pouvais pas rêver mieux.

Freddy se tourna vers elle pour contempler son visage radieux et Mylène en profita pour l'embrasser.

En deux jours, elle avait plus appris sur elle qu'en plus d'un mois de relation.

-  Ton moment préféré du week-end, c'était quoi ? s'enquit Freddy en mettant son clignotant pour tourner à la station essence.

-  Tout, tout, tout ! C'était juste magique.

La voiture se gara devant la pompe et Freddy descendit la vitre du côté de Mylène pour pouvoir échanger avec l'employé.

-  Bonsoir monsieur, firent-elles en chœur.

-  Bonsoir mesdames. Vous prenez quoi ?

-  Super¹, s'il vous plaît. Pour 13 000 francs.

-  Tout de suite !

Alors que l'homme faisait le plein, Mylène regarda Freddy et lui demanda :

-  Toi, c'était quoi ton moment préféré ?

-  Dormir avec toi. Je n'ai jamais aimé autant dormir.

La jeune femme se mit à rire. Il était vrai que ces deux nuits passées ensemble étaient très agréables.

Lorsque l'homme eût fini de faire le plein, Freddy le paya, prit sa monnaie et remonta la vitre.

-  Au fait, dit-elle soudainement, ça te dit de conduire ?

Mylène essaya de lire sur son visage si elle était sérieuse. Elle n'avait pas conduit depuis des lustres.

Pause. Moi, conduire une Ferrari ?

-  Allez, n'ais pas peur.

Elles descendirent alors pour échanger leur place. Mylène ne savait pas dans quoi elle s'était fourrée. Elle s'installa sur le siège, le régla ainsi que le rétroviseur. Elle tourna ensuite la clé de contact et le vrombissement du moteur lui fit du bien. Après un regard lancé à sa compagne, elle débloqua le frein à main et elles quittèrent la station sur les chapeaux de roues.

°°°°🎨°°°°

Après une heure de route, la radio ne captait plus et Freddy, en bonne passagère s'occupe de connecter son téléphone à la voiture pour pouvoir mettre la musique.

Freddy avait proposé de reprendre le volant mais, Mylène avait prit goût à conduire la Ferrari et, ayant retrouvé son énergie, elle se sentait d'attaque à conduire jusqu'à leur arrivée.

Les premières notes de musique emplissaient l'habitacle. Mylène reconnut Lycinaïs Jean, la chanteuse préférée de sa petite amie. Elle éclata de rire.

-  Décidément, tu es accro à elle !

-  Bien entendu.

-  Tu sais qu'il y a d'autres chanteuses qui méritent d'être connues, bébé ? Parce que ton affaire de Lycinaïs là vraiment dêh...

-  Mais je ne demande qu'à les découvrir. Je veux tout savoir de tes goûts, déclara Freddy le plus naturellement du monde.

Le cœur de Mylène fit un petit bon dans sa poitrine et son regard quitta l'autoroute pour croiser le sien. C'était le genre de petites phrases anodines qui lui allait droit au cœur et qui sonnait pour elle comme la plus belle des déclarations.

Freddy se mit à fredonner et le reste du trajet s'écoule au rythme des chansons que crachait le lecteur et qu'elles reprenaient toutes les deux en karaoké, certainement de manière ridicule mais au moins, elles s'éclataient.

Quand elles se trouvèrent enfin à Abidjan, il faisait nuit noire et Freddy s'était assoupie sur le siège passager, le coude contre la portière, les locks recouvrant son visage. Elle était tellement craquante que Mylène due se retenir de ne pas lui effleurer la joue ou les cheveux.

La musique s'était arrêtée depuis un bon moment et le silence qui règnait dans la voiture ne laissa pas d'autre choix à Mylène que de se retrouver en tête à tête avec ses pensées. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui les attendait. La reprise de leur vie "normale", et de leurs petites habitudes lui faisaient peur. Elle n'arrivait pas à s'imaginer la suite.

Elle cessa de se torturer avec ces pensées pour se concentrer sur la route. En ce dimanche soir, la circulation était fluide et la ville, tranquille.
  Coincée à un feu rouge, Mylène sortit son téléphone de sa sacoche. Il était vingt heures passées et elle avait reçu quatre messages. Freddy semblait dormir profondément.

Jessica_ Salut la plus belle. T'es où ?
Jessica_ Je n'arrive pas à te joindre...
Jessica_ J'ai avancé mon retour à l'appartement et du coup, j'y suis actuellement🥳🥳
Jessica_ J'espère que tu ne vas pas trop tarder car je suis vraiment impatiente de te voir. À tout à l'heure, je t'aime❤️

Elle soupira et grimaça. Elle avait presque oublié le retour de Jessica à l'appartement.
Pendant deux jours, elle ne s'était ni préoccupée des messages, ni des réseaux sociaux. Il n'y avait que la mer, Freddy et elle.

C'était le dur retour à la réalité. Le feu passa au vert et elle redémarra doucement. Elle réfléchit à la situation qui se présentait à elle jusqu'au moment où elle se gara devant l'immeuble où elle logeait.

Elle arrêta le moteur, retira sa ceinture et se tourna vers sa petite amie qui dormait toujours. Elle posa ses lèvres dans son cou et y posa de tendres baisers qui finirent par réveiller l'endormie.

-  Coucou toi, dit Mylène en souriant.

-  Coucou, nous sommes arrivées ?

-  Oui bébé et en un seul morceau en plus.

-  Je vois ça, fit Freddy en riant et  s'étirant. Allez descendons, je t'accompagne jusque'

-  Non, ça va. Tu es fatiguée et en plus demain tu travailles. Je préfère que tu rentres, prennes une bonne douche et te repose bien pour être en forme demain.

-  Mais...

-  Pas de mais mon cœur. Ne sois pas têtue.

-  Hum d'accord, je vais faire comme tu dis.

-  Super, répliqua Mylène avant de l'embrasser tendrement. Tu m'appelles quand tu arrives, d'accord ?

Freddy répondit par l'affirmative.

-  Je t'aime, Freddy.

-  Je t'aime aussi.

Un dernièr baiser plus tard, Mylène avait rejoint son appartement et Freddy était sur la route de chez elle.

°°°°🎨°°°°

Un nouveau chapitre après une assez une assez longue absence.

Je suis là à présent.

Et, j'espère que ce chapitre vous a un tantinet plu.

Entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant